Les dévotions mariales


 

Si le culte marial est l’hommage public adressé à la Vierge Marie, la dévotion mariale est de l’ordre de l’intime et des pratiques personnelles de piété. Il convient également de distinguer la dévotion mariale des dévotions mariales, formes sensibles de la piété mariale.

 

***

 

Saint Jean Damascène, Docteur de l’Église et grand dévot de la Vierge Marie, nous dit que la dévotion envers Marie « est une arme de salut que Dieu donne à ceux qu’Il veut sauver ». Il convient cependant de distinguer la dévotion des dévotions mariales.

La dévotion mariale, une attitude intérieure

La dévotion est l’acte principal de la vertu de religion, qui est elle-même un aspect de la vertu de justice : elle est définie comme la nécessité de rendre à chacun ce qui lui est dû. À Dieu tout honneur et toute gloire, aux saints toute vénération, à la Vierge Marie le maximum de vénération (hyperdulie). Cette dévotion mariale se déploie nécessairement par un amour de charité qui monte du plus profond de l’âme : par exemple en contemplant le mystère de l'Annonce faite à la Vierge (Lc 1, 26-38) ; elle se manifeste par un attachement cordial et filial à cette Mère que Jésus nous a donnée (Jn 19, 25-27), et se concrétise dans la prière en général, mais également dans la liturgie et la spiritualité. 

Les dévotions mariales

Les dévotions comportent toujours un élément sensible : un objet de dévotion, une prière vocale, une procession populaire, un sanctuaire…Certaines sont plus particulières aux prêtres et aux religieux, comme le bréviaire. D’autres sont populaires, sans nuance péjorative.

Il existe des dévotions qui sont manifestées à la Vierge Marie sous des formes concrètes et spécifiques : la dévotion au Cœur immaculé de Marie, celle des cinq premiers samedis ou acte de réparation du Cœur Immaculé de la Bienheureuse Vierge Marie, celle des Sept Douleurs et des Sept Joies de Marie, celle des Larmes de Marie, celle des Trois je vous salue Marie, recommandée dès le XIIIès par st Antoine de Padoue, etc. Ces dévotions spécifiques sont parfois liées à des congrégations mariales.

Vraies et fausses dévotions

Les dévotions ont pour norme la prudence. Comme le dit Agnès Ebron[1]

Il y a deux sortes de dévotions : celles qui ne sont conformes ni à la foi, ni à la raison, et celles qui sont autorisées par l’Église. Les dévotions qui ne sont pas autorisées par l’Église (…) tendent ordinairement à la superstition, et par conséquent à l’erreur et au désordre : ce sont de fausses dévotions qui détruisent la dévotion elle-même. Pascal écrivait: « La piété est différente de la superstition ; pousser la piété jusqu’à la superstition, c’est la détruire. »

Les dévotions augmentent la dévotion.

Les dévotions mariales sont des marques, des témoignages particuliers de tendresse filiale envers Marie. Elles rappellent leur Mère à ceux qui les pratiquent. De ce fait, elles ne peuvent, selon la logique du cercle vertueux, que provoquer et augmenter la dévotion, c'est-à-dire l'amour.

C'est pourquoi le concile Vatican II continue d'encourager les dévotions !

 


 

***

Organisation de la section

 

L’étude débute par l’analyse des fondements de la dévotion mariale et de son histoire : l’origine judéo-chrétienne du culte des saints, la source des Évangiles et la position du Concile Vatican II sur la dévotion mariale. Elle présente ensuite les messages donnés par l’apparition d’Itapiranga, qui concernent notamment la grande efficacité de nos prières. Elle s’intéresse ensuite aux pèlerinages, coutume qui appartient à la tradition juive et chrétienne, et envers laquelle on présente le témoignage d’un pasteur sur la position protestante. Les pèlerinages sont souvent liés au culte des reliques, et l'on présente les reliques vestimentaires de la Vierge Marie. La suite de l’étude concerne les dévotions matérielles, liée à des objets : l’efficacité des objets et des lieux bénis, la présentation de différents scapulaires, la dévotion des icônes et de la fameuse médaille miraculeuse. La question de la fausse dévotion mariale, telle que L.-M.Grignion de Montfort l’a développée, est présentée, qui est confirmée par les apparitions de Kibeho (au Rwanda). Le culte public marial est ensuite présenté, à travers notamment son insertion dans l’année. Enfin, la section se termine par une évocation de la dévotion mariale liée à des lieux ou des pèlerinages, renvoyant vers la section où ce thème est traité de façon plus complète.

 

Françoise Breynaert et Équipe de MDN