Dans la petite ville de Seidnaya, au nord-est de Damas en Syrie, se trouve le couvent de Chaghoura. Bâti sur un roc comme une forteresse au sommet d’une montagne, il est mondialement connu pour être le deuxième haut lieu saint orthodoxe après Jérusalem.
Seidnaya (Syrie), siège de l’ancien patriarcat d’Antioche qui culmine à 1 450 mètres au-dessus des vallées de la Ghouta et de Bahoul, s’appelait autrefois « Danaba », du temps où elle était habitée par les Araméens, avant d’être envahie par les Grecs puis les Arabes.
Le couvent la Chaghoura (« La Célèbre »), dédié à la Nativité de la très sainte Theotokos, a quant à lui conservé son nom araméen, une langue que l’on parle encore couramment dans cette région de Syrie. Il possède une bibliothèque de livres rares et précieux, des manuscrits du VIe siècle qui font le bonheur des chercheurs, savants et auteurs. (...) Mais ce qui attire le plus les visiteurs du monde entier, c’est le trésor inestimable qu’abrite la grotte du couvent : un portrait de la Vierge peint à la main par l’apôtre Luc. (...)
En haut des marches, un patio dévoile une petite porte derrière laquelle se tient une grande dame en noir. Il émane d’elle une gravité et une majesté naturelle. (...) Christina Baz, supérieure générale du couvent La Chaghoura de Seidnaya, (...) prend la parole : « Savez-vous d’où vient le nom Seidnaya ? De deux mots syriaques : "naya" qui veut dire "notre" et "seida" qui signifie "dame". Une autre étymologie le rattache à Justinien, "naya" pouvant signifier "lieu, endroit" et "seida" "chasse" ou "lieu de chasse". » (...)
Le sanctuaire actuel a été érigé vers 547 après Jésus-Christ, ce dont témoignent les nombreux et précieux manuscrits de la bibliothèque. (...) Vint s’ajouter un orphelinat créé après l’école, en 1919, au sortir de la Première Guerre mondiale, dans des conditions très difficiles, car le pays était toujours sous le joug de l’Empire ottoman. (...)
Aujourd’hui, le village de Seidnaya ne compte plus que 15 000 habitants, mais « les visiteurs viennent du monde entier pour prier et pour venir chercher de l’huile qui a une grande importance dans notre divine liturgie », nous informe mère Christina. (...) Il y a régulièrement jusqu’à 5 000 personnes par jour, un nombre multiplié par quatre les jours de la Nativité de la Vierge le 8 septembre, de la fête de la Sainte-Croix le 14 septembre et le jour de Pâques.
À Seidnaya, les miracles physiques et spirituels, comme les écoulements d’huile, sont fréquents. Et s’il n’y a pas de commission médicale comme à Lourdes pour les authentifier, « nous avons nos propres archives », souligne mère Christina, avant de donner quelques exemples enregistrés suite à la réception d’avis et de certificats médicaux.
Georges Séraphin, un Syrien de 60 ans originaire d’un village situé entre Alep et Hama, était aveugle d’un œil et devait être opéré avec peu d’espoir de retrouver une vue normale. Il raconte : « J’étais très malheureux et sceptique quant à l’issue de l’opération qui m’était proposée. La veille, avant de m’endormir, j’ai fait une prière du fond du cœur à Notre-Dame de Seidnaya pour qui j’ai une grande dévotion. La nuit même, je l’ai vue dans un rêve qui passait sa main avec douceur sur la paupière de mon œil malade. Une lumière m’a ébloui et, quand je me suis réveillé, je voyais à nouveau des deux yeux. Le matin même, je me suis précipité chez mon chirurgien qui m’attendait pour l’intervention : il m’ausculta et constata avec stupéfaction la guérison totale et scientifiquement inexplicable de mon œil aveugle. » Ce miracle a eu lieu il y a à peine cinq ans et le sanctuaire conserve une copie du rapport du chirurgien attestant de sa guérison. (...)
Jean-Claude Antakli est l’auteur, avec Geneviève Antakli, de Dieu existe. Ses merveilles étincellent sous nos yeux, éditions du Parvis, 2020 ; Itinéraire d’un chrétien d’Orient, 5e édition, éditions du Parvis, 2022.
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