Le monde est rempli de sanctuaires marials, dont beaucoup ont été créés à la suite d’apparitions ou d’images miraculeuses. Marie transforme le monde de manière cachée, en appelant ses enfants à prier, à faire pénitence, en les remplissant d'amour pour son Fils et en les consolant. La lettre « M » semble tracée sur la France par des lieux d'apparitions du XIXe siècle, allant de Lourdes, à Pontmain, Pellevoisin, la rue du Bac à Paris, et La Salette. L'Angleterre est appelée le douaire de Marie. Notre-Dame de Guadalupe a converti les Amériques. La Vierge est apparue sur les cinq continents. Elle dessine sa propre carte à travers le monde, l'éclairant avec l'amour de Dieu.
Mais il n'y a jamais eu autant d'apparitions mariales qu'au XXe siècle. La Vierge Marie fait tout, semble-t-il, pour attirer ses enfants au Sacré-Cœur de Jésus et à son Cœur Immaculé. C'est sa manière de répondre aux horreurs du totalitarisme, des camps de concentration, des génocides, des atteintes à la vie de son commencement naturel à sa fin naturelle, de l'athéisme généralisé et de l'effondrement de la famille, pour ne citer que quelques maux modernes. Cela semble un moyen bien faible pour contrer les structures du mal et de combattre la bête à sept têtes issue de la mer décrite dans l'Apocalypse. Mais Marie remplie de grâce et toute humble suffit à renverser les empires néfastes les plus puissants. Le talon de Marie écrase apparemment sans effort la tête du serpent, qui fut jadis le plus élevé des anges - comme déjà annoncé dans la Genèse à Adam et Eve, prédisant la chute de son règne – ce qui est très humiliant pour le diable. Mais ce qui est facile pour la Vierge est difficile pour nous, et elle doit remuer ciel et terre pour nous sauver.
La Vierge Marie apparut à trois petits bergers à Fatima au Portugal en 1917 pour prévenir le monde de la montée du communisme et de la Seconde Guerre mondiale et leur donner des moyens pour les éviter : la récitation quotidienne du chapelet, la dévotion réparatrice des cinq premiers samedis du mois, la consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie. Son message à Fatima fut entendu haut et fort, bien que les enfants fussent menacés d’exécution. Ses visites à Fatima, visites d’une Femme qui est Mère pour tous les hommes et qui rappelle à tous qu’Elle a un Cœur maternel, se sont terminées par le grand miracle, le miracle du soleil tournant dans le ciel, qui semblait tomber sur la terre et qui sécha les vêtements trempés des gens ainsi que le sol boueux en dix minutes.
Marie aurait pu en rester là, mais son amour pour nous la mène à toujours faire plus pour nous ramener vers Dieu et nous protéger du mal. En décembre 1947, elle apparut à quatre enfants à l’Île Bouchard, demandant aux Français de prier et de jeûner pour empêcher une prise de pouvoir Communiste imminente[1]. En outre, pendant l'occupation allemande en France, Dieu révéla à des âmes-victimes comme Marie-Yvonne de Malestroit et Marthe Robin que leurs souffrances empêchaient l’occupation de s'aggraver ; leurs prières et leurs souffrances assuraient une zone libre qui permettait la fuite de beaucoup (et ceux qui étaient engagés dans la résistance qui obéirent aux instructions de Marie-Yvonne restèrent en vie). En octobre 1949, la Vierge apparut dans la petite ville de Heroldsbach en Allemagne à huit enfants, leur demandant de prier pour la conversion des pécheurs et pour empêcher une invasion de l’URSS.
A Kibeho, au Rwanda, elle se montra de 1981 à 1989 à un nombre d'enfants, les avertissant du génocide qui allait se produire une dizaine d'années plus tard. En 1973, à Akita, au Japon, elle avait donné trois messages à sœur Agnès ; et elle a donné comme signe pour tous, une de ses statues qui a pleuré 101 fois. A Medjugorje en Bosnie-Herzégovine (jadis la Yougoslavie) les apparitions mariales durent depuis 1981 et continuent depuis quarante ans, accompagnées de nombreux miracles de conversion et de guérison, et d’un appel au repentir et à la prière.
Il est difficile à savoir combien de ces apparitions seront reconnues par l'Église ; les évêques locaux et la Congrégation pour la Doctrine de la Foi évitent la plupart du temps des décisions difficiles en permettant aux gens de prier sur les sites sans reconnaître le caractère surnaturel des événements. Comme le disait alors le cardinal Ratzinger : « Notre critère décisif est de séparer l’aspect de la ‘surnaturalité’ vraie ou présumée de l’apparition de celui de son fruit spirituel ».[2] Une chose est sûre : les fruits sont souvent extraordinaires. La Sainte Mère nous supplie, à travers les apparitions, les miracles du soleil, les guérisons soudaines, les conversions du cœur, les lacrymations, etc., de se convertir - et beaucoup l’ont écouté.
Si la Reine du Ciel nous donne l’honneur de venir chez nous, ne serait-ce pas la moindre des courtoisies de lui rendre la pareille, de lui rendre visite ou du moins de l’écouter ? [3] Après tout, Lourdes et Fatima ne seraient jamais devenus des sites de pèlerinage aussi importants et n'auraient pas été reconnus, si les gens n'avaient pas répondu rapidement avec une telle ferveur. Même si les motivations des pèlerins ne sont pas toujours les plus pures - allant de la curiosité au désir de se moquer - Dieu transforme l'eau de nos péchés en vin de sa sainteté, et beaucoup repartent avec un cœur changé. Ce n'est qu’au Ciel que nous saurons pleinement quelles grâces le monde a reçues à travers ces apparitions, combien de personnes se sont converties en conséquence et quels maux ont pu être évités.
À un siècle rempli de scepticisme le Ciel a répondu par une abondance de signes visibles et surnaturels. Qui sommes-nous pour remettre en question sa sagesse ?
Cette partie traite des apparitions mariales, des événements surnaturels et des images miraculeuses. L’étude commence par une définition des apparitions et s’applique à comprendre en quoi elles sont différentes de divers autres types de révélations, avant de traiter de l'histoire des manifestations surnaturelles. La distinction est faite entre les apparitions qui n’ont pas encore été officiellement reconnues - qui sont présentées individuellement - et celles qui ont été condamnées. Enfin, la façon dont nous devons répondre à la bienheureuse Mère et ce qui est au cœur de ses messages terminent l’étude.
Marie Meaney