Le but de ce nouveau livre, édité par MDN Productions et sorti le 9 mars, est tout simplement de montrer que la religion chrétienne est crédible, que les articles de foi qui la définissent sont non seulement cohérents, mais encore très probablement vrais. Comme disait saint Paul (Rm 12, 1), notre culte est raisonnable - littéralement, notre « lâtrie est logique (« logikè latreia »). On peut donc en faire l’apologie (du grec apologia : défense) face à ceux qui la prétendent absurde.
Je commande le livre
C’est ce que propose ce livre, en une centaine de très courts chapitres, traitant chacun d’une question particulière, regroupés en dix parties logiquement ordonnées : l’existence de Dieu, la fiabilité des Évangiles, la vie et l’identité de Jésus ; sa mort et sa Résurrection, Marie et les anges, la morale chrétienne, etc.
Beaucoup de chrétiens ont eux-mêmes perdu l’habitude de défendre leur foi par des arguments rationnels
Ce faisant, l’ouvrage renoue avec une démarche intellectuelle – la mise en évidence de la crédibilité du christianisme – qui a été délaissée depuis une soixantaine d'années, pour de mauvaises raisons.
Il ne manquera donc pas d’agacer, voire de susciter la colère de tous ceux qui ont rompu avec la raison au profit de l’émotion pure. Car il se trouve que, sous l’effet du relativisme contemporain, beaucoup de chrétiens ont eux-mêmes perdu l’habitude de défendre leur foi par des arguments rationnels. Pire que cela, l’idée qu’elle puisse être vraie leur est sortie de la tête. Ils se bornent à penser qu’elle est « bonne pour le moral » ou qu’il s’agit d’une « belle idée ». C’est donc bien souvent de l’intérieur même de la communauté chrétienne actuelle que viennent les objections contre l’apologétique. La principale est certainement celle-ci : « Si l’on pouvait prouver la vérité de la religion chrétienne, alors nous ne serions plus libres de croire ou de ne pas croire, ce serait la mort de la foi ! »
Je commande le livre
Cette objection repose sur une confusion entre la foi et la croyance. Commençons par la croyance : il s’agit de l’état mental consistant à tenir pour vraie une proposition quelconque. Par exemple : je crois que le chat est dans le salon ou je crois que Dieu existe ou je crois que les Évangiles sont des documents fiables. Cet état intellectuel n’a rien de volontaire (vous ne pouvez pas décider, à volonté, de croire que 2+2=5 ou qu’il fera beau demain). Les croyances valent ce que valent les raisons que vous avez de les entretenir. Si vous avez des raisons très solides et que vous ne vous trompez pas, vous aurez ce que les philosophes appellent des croyances vraies justifiées (autrement dit, de véritables connaissances). Et il n’y a aucun mal à acquérir, y compris dans le domaine métaphysique, des croyances bien fondées. Il est ainsi possible d’arriver à un haut degré de certitude sur l’existence de Dieu, la fiabilité des Évangiles, et même la messianité de Jésus…
L’Église a d’ailleurs toujours professé qu’il était possible, de manière purement rationnelle, de démontrer l’existence de Dieu et de parvenir à de véritables certitudes historiques sur l’existence même de la Révélation.
La foi est bien autre chose qu’un acte de croyance intellectuelle
Est-ce à dire que la foi s’acquiert comme une science ? Non, pas du tout, car
la foi est bien autre chose qu’un acte de croyance intellectuelle. La foi n’est pas un état intellectuel, c’est un acte d’engagement libre consistant à mettre sa confiance en Dieu et à conformer sa vie à sa parole. Et cela, aucune démonstration ne peut vous y contraindre. On peut fort bien imaginer que quelqu’un sache que Dieu existe et que Jésus est son fils, et refuse pourtant sa confiance et sa vie. C’est d’ailleurs ce que dit l’épître de Jacques :
« Les démons croient eux aussi, et ils tremblent. » Pourquoi ? Parce qu’ils savent que Jésus est Dieu, mais ils n’ont pas la foi qui sauve ! Ils croient que Dieu existe et que Jésus est son Fils mais ils se sont révoltés contre lui. Ils croient mais ils n’ont pas la foi. Car seule mérite vraiment le nom de foi au sens plein, la foi-amour, la foi-confiance.
Je commande le livre
Certains diront alors que la croyance intellectuelle, fondée sur des preuves ou sur des témoignages, ne sert à rien. Mais ce serait passer d’un excès à l’autre. En réalité, et le plus souvent, la première peut constituer la première étape de la seconde. Logiquement, c’est même assez imparable : pour aimer quelqu’un, lui faire confiance, il n’est pas inutile de croire qu’il existe ! Classiquement, on considère que la foi-croyance est la condition nécessaire mais non suffisante de la foi-amour. Il serait donc absurde de ne pas y travailler, au motif qu’elle ne suffit pas à obtenir le salut. Commençons donc par là. L’apologétique, qui ne donne pas la foi au sens plein, peut donc tout de même y disposer puissamment, en démontrant la réalité de Dieu et de sa Révélation. Simplement, elle incline sans nécessiter. Il y a donc deux excès : penser qu’on peut provoquer la foi et donc le salut par des arguments. Penser que les arguments ne sont d’aucune utilité pour avancer vers la foi et le salut.
Les arguments ne vous donneront pas la « foi qui sauve », mais ils pourront vous amener à croire que Dieu existe et qu’il nous a parlé en Jésus. Ce qui peut tout de même changer beaucoup de choses dans votre vie.
Frédéric Guillaud, auteur de Et si c’était vrai ? La foi chrétienne à la loupe