Chanteuse internationale, la Canadienne Natasha St-Pier est de retour avec une tournée dans toute la France suite à son album Jeanne, inspiré de la vie de Jeanne d’Arc et des écrits de Thérèse de Lisieux.
On pourrait avoir l’impression que ma foi a influencé grandement ma carrière musicale, mais j’ai plutôt l’impression que c’est le contraire, car c’est à travers un projet musical autour de Thérèse de Lisieux que je me suis reconnectée à ma spiritualité. J’ai toujours eu la foi, mais je l’exprimais moins qu’aujourd’hui. (...) Ma foi est plus aboutie, parce qu’avec le temps, on arrive à donner du sens à tout cela. On grandit spirituellement comme on s’élève en maturité à travers les épreuves, les succès, les rencontres. C’est un chemin de vie.
Mon métier, c’est d’apporter du bonheur, du plaisir aux gens, de les divertir ; et je l’ai toujours fait avec des chansons qui me plaisent. Mais aujourd’hui, je m’aperçois qu’avec des textes inspirés, je peux donner plus aux gens que simplement du divertissement (...). Aujourd’hui, j’ai envie d’avoir dans mes textes une certaine profondeur. (...) On est un peu des médecins de l’âme, finalement, sans être psychologues, parce que je ne vous écoute pas, c’est vous qui m’écoutez. Vous faites le travail vous-même et des chansons seront par moment des déclencheurs d’épanchement, la voix d’un ami ou encore un morceau de réconfort qui vous accompagne...
J’aime les petits signes de la vie quotidienne, j’aime les remarquer. Je pense que nous en recevons tous. Par exemple, quand j’ai fait le premier album avec les textes de Thérèse de Lisieux, j’avais très peur de l’accueil des médias, de l’impact possible sur ma carrière : serait-ce la fin ? Finalement, je me suis aperçue que l’accueil était très bon : l’album a connu un énorme succès, disque de platine. Peut-être était-ce là le signe que je faisais ce que je devais faire et que j’étais à ma place. (...) La foi, c’est très particulier. On peut croire en Dieu, sans trop savoir comment. Et à travers les textes de Thérèse, beaucoup de personnes qui ne se sentent pas proches de l’Église au départ vont retrouver une connexion avec leur spiritualité.
Réussir à verbaliser le mot « Dieu » est parfois complexe, mais il est important de permettre un retour vers la spiritualité, d’aider à faire reconnaître que nous ne sommes pas que des êtres de chair et d’os, mais que nous avons besoin de nourrir d’autres pans de notre personne. (...) En portant les textes de Thérèse qui, elle, est plus connectée que moi, j’arrive à permettre aux gens un retour vers la spiri- tualité, que j’aime bien loger dans le cœur. Peut-être que c’est Thérèse qui a beaucoup d’influence sur moi, mais je pense en effet que la spiritualité passe par la voix du cœur...
J’ai un fils qui est né avec une tétralogie de Fallot et, pendant son opération à cœur ouvert alors qu’il n’avait que quatre mois, (...) j’avais besoin de croire en quelque chose de plus grand. Aujourd’hui, mon fils a sept ans et demi et il va très bien. Mais dans des moments comme celui-là, on n’a pas envie d’être seul, de dépendre uniquement des autres, on a besoin d’une connexion de plus. Et la beauté du mystère, c’est de réussir à croire en quelque chose sans en avoir la preuve absolue. J’ai toujours cru que la foi était une petite cousine du courage, parce que le courage nous permet aussi de croire en quelque chose sans en avoir la preuve. Quand on se lance dans un marathon pour la première fois, on croit qu’on peut le terminer, mais on n’en est pas sûr... De même, quand on croit en l’existence de Dieu et en la vie éternelle, cela dépasse les preuves, et c’est ça la beauté de la foi.
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Interview réalisée par Marie-Eve Bourgois