Dans l’imaginaire collectif, Lourdes est synonyme de miracles. Le dernier en date concerne soeur Bernadette Moriau en 2008. Au total, 70 miracles ont été reconnus depuis 1858 et plus de 7 500 dossiers de guérisons « inexpliquées » ont été à ce jour déposés au Bureau des constatations médicales du sanctuaire. Mais au-delà des miracles, Lourdes est un lieu extraordinaire où les pèlerins obtiennent chaque jour des grâces intérieures.
À 50 ans, Nathalie est venue à Lourdes remercier Dieu pour la naissance de son enfant qu’elle avait désiré et attendu pendant de nombreuses années. Après une première journée passée à prier et à visiter le sanctuaire, elle décide le lendemain de rencontrer un prêtre et de se confesser. Après s’être purifiée à la fontaine à la demande du prêtre comme Bernadette avant elle, elle se confie sur ce qu’elle vient de vivre. Un immense sourire illumine son visage. « J’ai compris le sens du mot “miséricorde”, enfin ! J’avais peur du Jugement, de l’enfer, mais j’ai compris que ce qui compte vraiment, c’est l’amour de Dieu. Et pour la première fois de ma vie, j’aime Marie. Avant, je ne la comprenais pas, son histoire de virginité me semblait absurde. Mais aujourd’hui, elle m’est apparue dans mon coeur, je l’ai vue pour la première fois et on s’est parlé de maman à maman. »
Après 20 ans passés au Cameroun au service de Marie, ce Polonais d’origine a été guidé jusqu’à Lourdes qu’il connaissait à peine. Il découvre alors : « La Vierge Marie a dit à Bernadette de prier pour la conversion des pécheurs, pas pour la guérison » En approfondissant sa réflexion, ce chapelain redécouvre un passage de l’Évangile à la lumière de l’histoire du sanctuaire : « Qu’est-ce qui est le plus facile ? Dire à ce paralysé : “Tes péchés sont pardonnés”, ou bien lui dire : “Lève-toi, prends ton brancard et marche” ? Eh bien ! Pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a autorité pour pardonner les péchés sur la terre… – Jésus s’adressa au paralysé – je te le dis, lève-toi, prends ton brancard, et rentre dans ta “maison” » (Mc 2, 9-11).
La Sainte Vierge. Sans elle, Lourdes ne serait pas ce lieu incroyable de grâces. Ce n’est ni le Pape, ni l’Église, mais elle, qui a voulu accueillir les pèlerins en demandant à la jeune Bernadette : « Allez dire aux prêtres de faire bâtir une chapelle et qu’on y vienne en procession. » Ce message a été entendu par 2,5 millions de personnes venues du monde entier l’an dernier. L’équipe du sanctuaire espère en avoir accueilli un million de plus cette année.
Parmi les pèlerins, Mayumi, une Philippine d’une soixantaine d’années qui, après sa troisième visite à Lourdes en 2016, a retrouvé une bonne vue. « À Dieu, tout est possible, déclare-t-elle. C’est la quatrième fois que nous venons ici en famille et, à chaque fois, nous avons le sentiment de vivre une expérience unique, nous venons remercier la Vierge Marie et Jésus qui ne nous abandonnent jamais. »
À Lourdes, la miséricorde de Dieu est infinie. Elle passe par les mains d’étudiantes infirmières américaines, toutes plus rayonnantes les unes que les autres, qui se disent honorées d’aider les plus vulnérables, et en paix d’aller se coucher avec la conviction d’avoir fait tout ce qu’elles pouvaient pour aider. La miséricorde de Dieu passe aussi par les mains des chapelains, comme celles du père Dominique, arrivé il y a quatre ans de Belgique après 30 années passées comme guide de pèlerinage à Lourdes.
Lourdes est un lieu de grâces unique, qu’elles soient visibles ou non, liées à la foi, au pardon, à la guérison, à la rencontre, à l’accueil de l’autre tel qu’il est, fils de Dieu. « Et la vraie responsable ici, c’est cette Dame », rappelle le père Dominique en pointant du doigt la grande statue de Notre Dame de Lourdes qui trône majestueuse devant le sanctuaire.
Marie-Ève Bourgois
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