Sarapiquì : un phénomène récent

Sarapiquì : un phénomène récent

Origine

En janvier 1991, Jorge Arturo Céspedes Segura, né le 22 avril 1978 a une première apparition qui le laisse dans une grande paix. Cette expérience se renouvelle le 1er janvier 1992, elle est d’une incroyable beauté. Il témoigne : «Je tombai à genoux avec une grande paix. Je lui demande : “Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ?”. « Elle n’a pas répondu à la question, mais elle a dit : “Dieu a un plan particulier pour le monde depuis ce lieu. Il vous invite à entrer dans son plan”. Sans réfléchir, je réponds : “Oui, je veux bien.” “N’en dites rien”, conclut-elle.

Vers la fin de l’année 1992, elle m’a invité à dévoiler l’apparition et presque aussitôt après, le 1er janvier 1993, quand j’arrive pour prier à l’heure habituelle : quatorze heures, un groupe de dix-sept personnes était déjà là. Pourtant je n’en avais parlé qu’à une de mes cousines, qui ne croyait même pas en Dieu. Mais elle en avait parlé à sa soeur qui en avait convaincu d’autres. L’affluence fut croissante jusqu’à 30 000 et même 100 000 personnes en 1993 pour le 15 août. »

L'attitude des deux évêques successifs

En 1995, Mgr Jose Rafael Barquero, soucieux d’éprouver l’obéissance et la modestie de Jorge, devenu sans le vouloir une vedette des foules qui se pressaient à Sarapiquì, lui a demandé de ne plus paraître pendant un an, tout en soutenant sa vocation, pour lui éviter de s’enkyster dans son statut de voyant. Cela n’a pas fait cesser les apparitions, mais elles sont devenues privées. Ainsi les foules ne cherchaient plus Jorge à Sarapiquì et Jorge, isolé de ces foules, se reconcentrait sur ses rapports personnels avec Dieu et avec Marie, il étudia en Colombie, pour ses débuts au séminaire puis de médecine, ensuite en Bolivie, afin de devenir prêtre.

Même détente, même ouverture au spirituel dans la même discrétion chez l’évêque du nouveau diocèse, Mgr Angel San Casimiro. Quand il apprit du nonce sa nomination comme évêque du nouveau diocèse, et ayant connaissance de Sarapiquì, il y va, incognito, pour voir les pèlerins fervents en ce lieu. Ils lui demandèrent de les confesser, et il revint trois mois de suite pour recevoir d’interminables confidences et des conversions profondes : il avait compris Sarapiquì de l’intérieur. Il vint prêcher comme évêque selon le projet spirituel de Notre-Dame, qu’il avait compris durant ces harassantes journées de confesseur.

Un sanctuaire prend forme, un pèlerinage se développe

L’événement est dans sa deuxième décennie et continue dans un lieu au début presque inaccessible : les premiers cars devaient s’arrêter à 12 km de Sarapiquì, car, au-delà, les fondrières étaient infranchissables.

Aujourd’hui, la route arrive jusqu’au lieu de l’apparition. Une chapelle y est érigée ; une grande église est en voie de construction.

Tout en gérant l’essentiel, l’évêque sait garder la prudence juridique recommandée par le Saint-Siège.

A ceux qui voudraient l’annexer en anticipant son jugement, il répond avec un bon sens lesté d’humour : «Je ne suis pas en train d’approuver Sarapiquì ; mais si Dieu veut s’y manifester à travers sa Mère, ce n’est pas à moi de l’empêcher. »


Extraits de : René LAURENTIN, « Sarapiquì », dans : René LAURENTIN et Patrick SBALCHIERO, Dictionnaire encyclopédique des apparitions de la Vierge. Inventaire des origines à nos jours. Méthodologie, prosopopée, approche interdisciplinaire, Fayard, Paris 2007, annexes.

Illustration

Une vidéo a essayé de transmettre un peu des expériences vécues en ce lieu, autour du message central : « Que l’Eucharistie soit au centre de vos vies. L’Eucharistie est un acte d’amour. N’abandonnez pas le rosaire. Priez, priez, priez. La Mère de Dieu va être avec vous. Amen. »

https://www.youtube.com/watch?v=XF3FtC25bpE