Pendant le Congrès Eucharistique d'Haïti, Jean Paul II a donné une homélie, le 9 mars 1983. En voici quelques traits :
« Qui participe à l'Eucharistie est appelé à suivre l'exemple de Jésus... et à s'engager à fond pour le bien de ses frères et sœurs, de tous, mais surtout des plus pauvres » (n. 4)
Donc, le Pape assume le slogan du Congrès : « Il faut que quelque chose change ici. »
Et il confirme:
« Il faut que les pauvres de tout genre recommencent à espérer. L'Église a dans ce domaine une mission prophétique, inséparable de sa mission religieuse. » (n.4)
Puis, en passant de l'Eucharistie à la dévotion mariale - le point qui nous intéresse - le Pape développe une catéchèse qui met en action la logique indiquée. En effet, en parlant de la dévotion de Notre Dame du Perpétuel Secours, patronne d'Haïti, le Pape affirme en termes clairs:
« Cette dévotion doit être libératrice » (n. 5)
Partant alors de la Vierge qui a contribué à "notre libération", "par son consentement libre", le Pontife convoque les Haïtiens « à la liberté et à l'engagement... dans la situation concrète du Pays ». En termes clairs et forts, avec des mots qui évoquent finalement le Magnificat, Jean Paul II appelle les gens à une dévotion mariale qui soit libératrice :
« Que votre dévotion soit intelligente et active....
Qu'elle ne soit pas... un nouvel esclavage comme certaines pratiques syncrétistes inspirées de la peur et de l'angoisse devant des forces qu'on ne comprennent pas !
Non, vous autres vous êtes fils et fille de Dieu, libérés par le Christ Jésus né de la Vierge Marie.
Soyez dignes de votre filiation divine et de celle qui vous lie à Marie !
Après avoir renoncé au péché et donnée votre foi au Christ, avec Marie, levez la tête et reconnaissez avec elle la prédilection de Dieu pour les humbles, les affamés, pour ceux qui pratiquent l'amour.» (n.5)