En plus de ces deux voies vers Dieu que sont la question de l’origine de l’être et celle de l’ordre de l’univers, beaucoup sont sensibles à la beauté de la création, qui touche le cœur en profondeur.
Une harmonie étonnante nous est offerte par exemple dans un coucher de soleil sur l'océan, dans les couleurs de la nature, dans la beauté d’une rose ou d’un papillon. Il ne s’agit pas ici seulement d’une émotion affective : découvrir qu’une réalité est belle est une expérience profonde qui fait discerner en elle un mystère qui dépasse sa seule complétion matérielle. Ce n’est pas intellectuel, mais c'est intelligent : en effet, si cette expérience de la beauté apporte tant aux hommes, c'est qu'elle est fondamentale.
Le fait que l'Univers existe et que la vie y soit née est objectivement un phénomène infiniment improbable d'après les statistiques, mais le fait que la beauté et l'harmonie de notre monde s'ajoute à cela nous fait sortir des probabilités et manifeste une volonté, une intelligence, un dessein.
L'harmonie et les couleurs des paysages de la nature n'est pas le résultat d'un hasard ; la beauté, la douceur, le parfum, les couleurs et la texture d'une rose ne résultent pas de probabilités aléatoires ; les expressions, les sourires et les yeux d'un visage vont bien au-delà de ce que des forces aveugles livrées à elles-mêmes peuvent produire. Il faut se réveiller et se rendre compte que ce sont là des dons de Dieu !
Le livre de la Sagesse (Sg 13,1-9) parlait déjà de tout cela, il y a quelques millénaires :
« De nature, ils sont inconsistants, tous ces gens qui restent dans l’ignorance de Dieu : à partir de ce qu’ils voient de bon, ils n’ont pas été capables de connaître Celui qui est ; en examinant ses œuvres, ils n’ont pas reconnu l’Artisan. Mais c’est le feu, le vent, la brise légère, la ronde des étoiles, la violence des flots, les luminaires du ciel gouvernant le cours du monde, qu’ils ont regardés comme des dieux. S’ils les ont pris pour des dieux, sous le charme de leur beauté, ils doivent savoir combien le Maître de ces choses leur est supérieur, car l’Auteur même de la beauté est leur créateur. Et si c’est leur puissance et leur efficacité qui les ont frappés, ils doivent comprendre, à partir de ces choses, combien est plus puissant Celui qui les a faites.
« Et pourtant, ces hommes ne méritent qu’un blâme léger ; car c’est peut-être en cherchant Dieu et voulant le trouver, qu’ils se sont égarés : plongés au milieu de ses œuvres, ils poursuivent leur recherche et se laissent prendre aux apparences : ce qui s’offre à leurs yeux est si beau ! Encore une fois, ils n’ont pas d’excuse. S’ils ont poussé la science à un degré tel qu’ils sont capables d’avoir une idée sur le cours éternel des choses, comment n’ont-ils pas découvert plus vite Celui qui en est le Maître ? »
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