Le terme d’Histoire de la Bible peut recouvrer deux réalités : celle de l’histoire du livre de la Bible, qui s’est constitué au fil du temps, ou celle de l’histoire biblique contenue dans la Bible elle-même.
La Bible contient et transmet la Révélation que Dieu fait de Lui-même. Or Dieu se révèle de manière diverses et variées, mais principalement dans l’histoire des hommes. Il s’y inscrit, il y intervient et il en est à l’origine, comme Créateur. Il prend même le critère de la vérification historique pour manifester la véracité de ses paroles et promesses. Si les historiens de l’Antiquité et les chercheurs essayent parfois de retrouver la vérité historique (au sens moderne) derrière les récits bibliques, et quels que soient leurs résultats ou la force de leurs hypothèses, il n’en reste pas moins que la prédominance, dans la Bible, du genre littéraire du récit est bien là pour attester de l’importance de l’histoire pour l’autorévélation de Dieu. Dieu n’est pas une fiction, un concept ou une fable, Il est un être personnel qui se révèle, qui parle, qui agit, qui entreprend un dialogue avec l’humanité. Ainsi la venue en personne de Dieu lui-même, annoncée par les prophètes, apparaît comme l’aboutissement de ce long processus de révélation. Il intervient tellement dans l’histoire humaine qu’Il y entre personnellement, assumant la nature humaine, se faisant homme en Jésus lui-même. Loin d’être une folie ou une prétention scandaleuse, l’affirmation de la venue de Dieu dans la chair correspond à toute cette aventure de la Révélation.
La Bible chrétienne est plus importante que celle des Juifs : elle comprend en effet deux Testaments, l’Ancien et le Nouveau. En effet, pour les Chrétiens, Jésus – dont nous avons connaissance par le Nouveau Testament – est vraiment le Messie annoncé par les Écritures dans l’Ancien Testament, le Fils unique de Dieu. Les Juifs attendent toujours le Messie : pour eux, Jésus Christ est simplement un rabbin.
L’Ancien Testament (du latin ‘testamentum’, ‘alliance’) est donc pour les Chrétiens l’histoire de la première alliance de Dieu avec Israël, qui s’accomplit dans la seconde alliance, ou Nouveau testament, autour de la personne du Christ, le Messie.
L’Ancien Testament comprend 39 livres (pour les Juifs et les protestants) ou 46 (pour les catholiques et les orthodoxes), divisés en trois grands ensembles: le Pentateuque, les Prophètes, et les autres écrits. Les cinq premiers livres forment le Pentateuque (du mot grec ‘πέντε’, signifiant ‘cinq’). Ils contiennent la Genèse ou récit de la création du monde, puis l’histoire des Patriarches et la vie de Moïse. Les juifs nomment ce Pentateuque «Torah» (‘la Loi’, en hébreu). Les autres livres sont historiques, poétiques ou prophétiques. Les Juifs ‘nont gardé que les livres écrits en hébreu, les catholiques et orthodoxes ayant gardé dans le canon des Écritures les livres ayant été écrits en grec ou dont on n’a que la traduction grecque.
Le Nouveau Testament est consacré à l’histoire de la vie de Jésus, de son enseignement, jusqu’à sa mort, sa résurrection et son Ascension, puis à la façon dont la religion chrétienne s’est propagée dans l’ensemble du bassin méditerranéen : la nouvelle alliance de Dieu s’offre alors non plus seulement au peuple juif, mais à l’ensemble des hommes. Il se compose de 27 livres, rédigés en grec par les disciples de Jésus qui ont suivi son enseignement ou se sont convertis peu après sa mort.
Les quatre premiers livres du Nouveau Testament sont les ‘Évangiles’ (terme qui signifie en grec : ‘bonne nouvelle’). Les évangélistes Matthieu, Marc, Luc et Jean les ont rédigés au 1er siècle après Jésus-Christ. Ils sont divisés en chapitres et versets.
Le Nouveau Testament comprend les Actes des Apôtres, les Épîtres (courts traités religieux exposés sous une forme épistolaire) de Paul et de quelques autres apôtres. Ces lettres sont adressées aux différentes communautés chrétiennes, qui étaient alors en train de se constituer. Le Nouveau testament s’achève par l’Apocalypse de Jean – une série de visions de la fin des temps.
La Bible (Ancien Testament) a été traduite de l’hébreu en grec, au IIIe siècle avant Jésus-Christ. On attribue cette traduction à soixante-dix savants réunis à Alexandrie, d’où le nom de Septante. Huit siècles plus tard, au Ve siècle après Jésus-Christ, saint Jérôme traduit l’intégralité de la Bible en latin : c’est la Vulgate. Enfin, au XVIe siècle, Martin Luther traduisit la Bible en langue vernaculaire, en allemand. Cette traduction fut à l’origine de la Réforme et du protestantisme. D’autres traductions dans les différentes langues se sont multipliées ensuite, dont la Bible du roi Jacques 1er d'Angleterre, utilisée dans les églises anglicanes et protestantes anglaises.
Dans les premiers siècles après Jésus-Christ, l’Église a rassemblé certains écrits qu’elle a jugés saints et inspirés, en les distinguant d’autres, dits ‘apocryphes’(c’est-à-dire à l’origine douteuse, non inspirés et non fiables quant à la foi). À la fin du 1er siècle, le judaïsme, en réaction au christianisme, a voulu fixer le canon (la liste officielle) des Saintes Écritures et n’a retenu que les livres écrits en hébreu ou araméen. Il a donc rejeté du canon les livres de l’Ancien Testament qui avaient été écrits en grec ou dont on ne conservait que le texte grec (qu’ils ont par conséquent appelés apocryphes et que les catholiques appellent deutérocanoniques). À la fin du IIIe siècle, plusieurs Conciles ajoutent un ensemble de 27 Livres aux Écritures Saintes d’Israël, fixant ainsi la Bible chrétienne telle que nous la connaissons aujourd’hui.
La Bible se compose ainsi de plusieurs livres, de genres variés : récits des origines, textes législatifs, récits historiques, textes sapientiaux, prophétiques, poétiques, hagiographies, lettres. Leur rédaction s’est échelonnée sur plus de mille ans et leurs auteurs, inconnus pour la plupart, se sont d’abord inspirés de traditions orales, pour les fixer par écrit.
Les textes qui composent la Bible ne sont pas forcément présentés dans l’ordre chronologique de leur rédaction : ainsi, par exemple, le premier récit de la création du monde (que l’on trouve dans la Genèse) date du VIe siècle avant Jésus-Christ; il a été composé après le second récit de la création du monde, plus ancien (Xe siècle avant Jésus-Christ). L’ordre chronologique de composition de la Bible n’est donc pas le plus important : la Bible se déploie autour de l’histoire d’une élection-celle du peuple juif- et d’une révélation : celle de Dieu, qui se concrétise par une alliance avec l’ensemble des hommes, qui perdure jusqu’à la fin des temps.
Les articles suivent l’ordre de composition de la Bible : les étapes de l’histoire du peuple hébreu dans l’Ancien Testament, les prophéties de l’Ancien testament concernant le Christ, puis, dans le Nouveau Testament, la façon dont le Christ se révèle comme Fils de Dieu et Rédempteur.