Le baptême de Vladimir.
Vladimir le grand a été baptisé en l'an 988 avec les nobles et le peuple de la ville, par les missionnaires venus de Constantinople (Byzance).
(A cette époque, le christianisme avait une forme orientale liée à Byzance et une forme occidentale liée à Rome, mais ces deux formes ne divisaient pas l'Eglise).
"Les instructions de sa grand-mère, Olga n'avaient pu décider Vladimir à renoncer à l'idolâtrie et animé d'un zèle ardent pour les dieux des Vikings, dès son intronisation, il fit édifier sur les hauteurs de la cité un temple dédié au dieu du tonnerre, Péroun, où l'on faisait même des sacrifices humains [...].
Au retour d'une campagne victorieuse contre les Jatvagues (983), il décida de rendre grâces aux dieux par un sacrifice humain. Le sort tomba sur Théodore, et son fils Jean, qui étaient Chrétiens et qui devinrent ainsi les premiers-Martyrs du sol russe. Cet ignoble sacrifice fit cependant une forte impression sur l'âme de Vladimir. Il se mit alors à méditer sur la religion et à nourrir des doutes à propos de l'idolâtrie. [...]
Le prince décida d'envoyer ses propres ambassadeurs dans différents pays, afin de se rendre compte par eux-mêmes de la manière dont on y vivait la religion.
Quand les émissaires envoyés dans la capitale byzantine assistèrent à la Divine Liturgie et aux diverses cérémonies qui avaient lieu à -Sophie, leur impression fut si forte qu'ils en restèrent stupéfaits et rapportèrent ensuite à leur souverain : "Nous ne savions plus si nous étions au ciel ou sur la terre. Car il n'y a pas sur terre un tel spectacle, ni une telle beauté, et nous sommes incapables de l'exprimer. Nous savons seulement que c'est là que Dieu demeure avec les hommes, et que leur culte dépasse celui de tous les pays. [...]"
Convaincu que cette gloire manifestée dans la Liturgie ne pouvait être que le resplendissement de la Vérité, Vladimir se décida donc à devenir chrétien. [C'est alors que vinrent à Kiev des missionnaires byzantins et qu'après la prédication, le Prince et le peuple furent baptisés]
Vladimir fit édifier des églises à la place des temples païens, et en particulier une splendide église, dédiée à la Dormition de la Mère de Dieu, fut érigée à l'endroit même du martyre de Saint Théodore et de son fils."[1]
L'église de la Dormition.
L'église de la Dormition de la Vierge de Kiev appelée communément église de la Dîme parce que Vladimir y a dédié sa propre dîme. C'est le premier édifice religieux en pierre dans le monde slave oriental (Russie, Ukraine et Biélorussie). Elle a pour cette raison une forte charge symbolique dans l'histoire de l'Ukraine.
Le prince Vladimir leva les yeux et pria ainsi :
quand quelqu'un viendra prier dans cette église,
exauce sa prière et pardonne ses péchés,
par l'intercession de la très Mère de Dieu.
L'Eglise Sophie.
Le fils de saint Vladimir, Jaroslàv le sage, construisit l'église Sophie avec la célèbre mosaïque de la Mère de Dieu orante avec l'inscription :
Dieu est en elle : elle ne pourra vaciller,
Dieu lui portera secours avant le matin (Ps 45).
On l'appelle « mur indestructible » car elle protège la ville.
Le sanctuaire de l'Annonciation.
En 1037, Jaroslàv le sage construisit aussi un sanctuaire pour honorer l'Annonciation du Seigneur, situé près de l'entrée de la ville.
A Marie, il dit :
« Salut pleine de grâce, le Seigneur est avec toi ».
A la ville, il dit :
Et il consacra tout le peuple à la très Mère de Dieu. (c'est-à-dire qu'il confia le peuple à la très Mère de Dieu et qu'il le lui offrit, d'une manière votive, dans la mesure où chacun s'unissait à cette offrande)
Kiev est alors devenu le berceau du culte marial qui s'est ensuite diffusé dans toute la nation ukrainienne qui a toujours gardé environ 20% de ses églises dédiées à Marie.
Au XVII° siècle, de célèbres orateurs de l'Académie de Kiev affirmaient que Marie était revêtue de grâce « dès le début de sa création », « dans sa conception », « dès sa conception »[2].
1988 : le millénaire de son premier baptême.
En 1988, l'église gréco-catholique ukrainienne réussit cependant à célébrer le millénaire de son premier baptême.
Jean Paul II y participa par deux lettres apostoliques.
Dans la lettre Eutes in mundum du 25 janvier 1988 (§ 10), Jean Paul II prie pour l'unité des deux églises sœurs (greco-catholique et orthodoxe) en rappelant qu'en ce pays elles sont toutes les deux filles de saint Vladimir et qu'en ce temps là, les deux formes (byzantines et romaines), ne constituaient pas une division. Au-delà des malentendus du passé, le dialogue doit reprendre : ces coutumes rituelles et ces disciplines particulières ne sont pas un motif de division (cf. Vatican II, Unitatis Redintegratio 16).
« O Mère de la Consolation, je dépose dans tes mains toutes les douleurs séculaires, les souffrances et les prières et le témoignage de la vie de tant de tes fils, je confie les espérances et les attentes des héritiers du baptême de la Rus', qui attendent de ton intercession que l'antique cep chrétien puisse connaître la splendeur d'une nouvelle floraison. »
[1] calendrier.egliseorthodoxe.com/sts/stsjuillet/juillet15.html
[2] Miroslav S. Marusyn, il primo millennio del battesimo della Rus' di Kiev. Le prime testimonianze del culto alla Vergine, in « Marianum », fasc I-II, Roma 1989, pp. 321-337, p. 332
[3] [Lien perdu]
Synthèse Françoise Breynaert