La vérité et la tolérance religieuse (Benoît XVI)

La vérité et la tolérance religieuse (Benoît XVI)

La tolérance religieuse existe dans de nombreux pays, mais elle n'engage pas beaucoup car elle demeure limitée dans son champ d'action. Il est nécessaire de passer de la tolérance à la liberté religieuse.

Ce pas n'est pas une porte ouverte au relativisme, comme l'affirment certains. Ce pas à franchir n'est pas une fissure ouverte dans la croyance, mais une reconsidération du rapport anthropologique à la religion et à Dieu.

Il n'est pas une atteinte portée aux vérités fondatrices de la croyance, car, en dépit des divergences humaines et religieuses un rayon de vérité illumine tous les hommes[1].

Nous savons bien que la vérité hors de Dieu n'existe pas comme un en soi. Elle serait alors une idole.

La vérité ne peut se développer que dans l'altérité qui ouvre à Dieu qui veut faire connaître sa propre altérité à travers et dans mes frères humains.

Ainsi, il ne convient pas d'affirmer de manière excluante?: 'je possède la vérité'. La vérité n'est possédée par personne, mais elle est toujours un don qui nous appelle à un cheminement d'assimilation toujours plus profonde à la vérité. La vérité ne peut être connue et vécue que dans la liberté, c'est pourquoi, nous ne pouvons pas imposer la vérité à l'autre?; la vérité se dévoile seulement dans la rencontre d'amour.


[1] Cf. Vatican II, Déclaration sur les relations de l'Église avec les religions non chrétiennes, Nostra aetate, n. 2.

BENOIT XVI, Exhortation apostolique Ecclesia in Medio Oriente,

14 septembre 2012, § 27