Le Nouveau Testament présente Jésus comme l'unique Sauveur, l'unique médiateur de la vie éternelle.
Mais l'Evangile n'a pas été annoncé à tous les hommes, comment alors peut-on dire que Dieu est juste et qu'il est amour ?
Premier élément de réponse :
Les défunts entendront la voix du Fils de Dieu (Jn 5, 25) ; la Bonne Nouvelle est annoncée aux morts (1P 4,6). Ceux qui n'ont pas eu accès à l'annonce du salut pendant leur vie terrestre, auront cette annonce à l'heure de la mort (et les chrétiens aussi, d'une manière calme et plénière). Dieu est juste.
C'est ce qu'explique le catéchisme de l'Eglise catholique (CEC) :
« "La Bonne Nouvelle a été également annoncée aux morts..." (1P 4,6).
La descente aux enfers est l'accomplissement, jusqu'à la plénitude, de l'annonce évangélique du salut.
Elle est la phase ultime de la mission messianique de Jésus, phase condensée dans le temps mais immensément vaste dans sa signification réelle d'extension de l'œuvre rédemptrice à tous les hommes de tous les temps et de tous les lieux, car tous ceux qui sont sauvés ont été rendus participants de la Rédemption. » (CEC 634)
« Le Christ est donc descendu dans la profondeur de la mort (cf. Rm 10,7 ; Ep 4,9) afin que "les morts entendent la voix du Fils de l'Homme et que ceux qui l'auront entendue vivent" (Jn 5,25). » (CEC 635)
Deuxième élément de réponse :
Ce qui se jouera à l'heure de la mort ne nous dispense pas de nous préparer par une bonne vie. Dans le contexte de cette préparation, Dieu a largement des "semences du Verbe", y compris chez les non-chrétiens.
C'est ce qu'explique le concile Vatican II :
"A ceux-là mêmes qui, sans faute de leur part, ne sont pas encore parvenus à une connaissance expresse de Dieu, mais travaillent, non sans la grâce divine, à avoir une vie droite, la divine Providence ne refuse pas les secours nécessaires à leur salut. En effet, tout ce qui, chez eux, peut se trouver de bon et de vrai, l'Eglise le considère comme une préparation évangélique et comme un don de Celui qui illumine tout homme pour que, finalement, il ait la vie. Bien souvent, malheureusement, les hommes, trompés par le malin, se sont égarés dans leurs raisonnements, ils ont échangé la vérité de Dieu contre le mensonge, en servant la créature de préférence au Créateur (cf. Rm 1,25) ou bien vivant et mourant sans Dieu en ce monde, ils sont exposés aux extrémités du désespoir. C'est pourquoi l'Eglise, soucieuse de la gloire de Dieu et du salut de tous ces hommes, se souvenant du commandement du Seigneur: "Prêchez l'Evangile à toutes créatures" (Mc 16,16), met tout son soin à encourager et soutenir les missions."
(Vatican II, Lumen Gentium 16)
Synthèse F. Breynaert