Dans sa Lettre apostolique Mulieris dignitatem, le saint pape Jean-Paul II explique l’origine et le développement de l’analogie de Dieu comme époux.
La virginité est un mystère d'amour, une qualité des noces de Dieu et de l'humanité.
Tout l'Ancien Testament a appris au Hébreux à vivre un amour virginal avec le Seigneur (sans les prostitutions sacrées des Baals).
Le Christ est vierge parce qu'en lui Dieu épouse l'humanité, virginalement. Le Christ ressuscité épouse l'Église virginalement, par sa mort et sa résurrection, dans son côté ouvert.
Marie est vierge, c'est non seulement un signe ou une preuve de l'incarnation, mais c'est aussi l'accomplissement de l'Alliance. Vierge, Marie est étoile de l'évangélisation par sa qualité de cœur, elle est comme la lumière par laquelle la Révélation biblique tout entière peut être connue.
Osée est le premier prophète ayant introduit l'analogie de Dieu comme époux. « Époux » est une image humaine, mais l'amour de Dieu comme époux est un amour divin. D'autres prophètes ont ensuite repris l'analogie.
« Il adviendra en ce jour-là -- oracle de YHWH -- que tu m'appelleras "Mon mari". » (Osée 2, 18)
« Ainsi parle YHWH: Je me rappelle l'affection de ta jeunesse, l'amour de tes fiançailles, alors que tu marchais derrière moi au désert, dans une terre qui n'est pas ensemencée. » (Jérémie 2, 2)
« Ton créateur est ton époux, YHWH Sabaot est son nom, le Saint d'Israël est ton rédempteur, on l'appelle le Dieu de toute la terre. » (Isaïe 54, 5)
Cette analogie est reprise par le Christ et l'Église, elle éclaire à la fois la dignité de la femme et la pratique eucharistique.
Le saint pape Jean-Paul II l'explique dans sa Lettre apostolique Mulieris dignitatem:
Cette image de l'amour sponsal liée à la figure de l'Époux divin - image très claire dans les textes prophétiques - se trouve confirmée et couronnée dans la Lettre aux Éphésiens (5, 23-32).
Le Christ est salué comme l'époux par Jean-Baptiste (cf. Jn 3, 27-29); et le Christ lui-même s'appliquait cette comparaison empruntée aux prophètes (cf. Mc 2, 19-20).
L'Apôtre Paul, qui est imprégné de tout le patrimoine de l'Ancien Testament, écrit aux Corinthiens: «J'éprouve à votre égard en effet une jalousie divine; car je vous ai fiancés à un époux unique, comme une vierge pure à présenter au Christ.» (2 Co 11, 2).[1]
Ainsi le fait d'«être épouse», et donc le «féminin», devient le symbole de tout l'«humain», selon les paroles de Paul: «Il n'y a ni homme ni femme: car tous vous ne faites qu'un dans le Christ Jésus» (Ga 3, 28). »[2]
Dans l'Eucharistie s'exprime avant tout sacramentellement l'acte rédempteur du Christ-Époux envers l'Église-Épouse. Cela devient transparent et sans équivoque lorsque le service sacramentel de l'Eucharistie, où le prêtre agit «in persona Christi», est accompli par l'homme.[3]
Et la sainteté s'apprécie en fonction du «grand mystère» dans lequel l'Épouse répond par le don de l'amour au don de l'Époux, le faisant «dans l'Esprit Saint» parce que «l'amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné» (Rm 5, 5). Le Concile Vatican II, en confirmant l'enseignement de toute la tradition, a rappelé que, dans la hiérarchie de la sainteté, c'est justement la «femme», Marie de Nazareth, qui est «figure» de l'Église.[4]
Source :
- Pape Jean-Paul II, Lettre apostolique Mulieris dignitatem.
[1]. Jean Paul II, Lettre apostolique Mulieris dignitatem § 23
[2]. Jean-Paul II, Lettre apostolique Mulieris dignitatem § 25
[3]. Jean-Paul II, Lettre apostolique Mulieris dignitatem § 26
[4]. Jean Paul II, Lettre apostolique Mulieris dignitatem § 27
F. Breynaert et l’équipe de MDN.