Des taches de sang sont visibles sur le Linceul. Ce fait a été prouvé par différentes analyses mettant en évidence :
- le sérum par fluorescence sous ultraviolets
- la phosphyrine par microchimie
- le fer de l’hémoglobine par fluorescence X
- des protéines sanguines.
Ce sang est d’origine humaine, de groupe AB, selon les contrôles immunologiques.
L’examen des coulées et taches sanguines montre que le sang était coagulé sur le corps avant la mise en linceul : il n’a pas imbibé les fibres du linceul et n’a pas diffusé le long des fibres, comme sur un buvard en formant une tache arrondie centrée sur le point de contact.
Au contraire, les bords nets des taches sont ceux d’un caillot coagulé, épaissi sur les bords et creux en son milieu. Le sang s’est en partie ramolli pour imprégner le linceul et jusqu’à en traverser la toile sans effet buvard, ce qui indique que le corps a dû rester quelques jours en contact avec le tissu, environ 2 à 3 jours, pour obtenir la dissolution de la moitié de la fibrine selon les taches de sang observables.
Les plaies du crucifié
1 - L’enclouage du poignet :
Toutes les représentations des crucifixions montrent des clous dans la paume des mains. Ainsi crucifié, un corps suspendu en croix voit le clou déchirer la paume de sa main à cause de son poids,si le corps n'est pas soutenu aux épaules, mais si le clou est enfoncé dans le poignet, alors il résiste bien aux tensions et le corps reste suspendu. Des découvertes archéologiques en Israël montrent que les romains avaient bien crucifié des victimes de cette manière.
2 - La rétraction du pouce :
Seul l’enclouage du poignet provoque la rétractation du pouce; c’est ce que l’on peut constater sur le Linceul: les mains n’ont que quatre doigts parce que le pouce est fléchi à l’intérieur de la main et par conséquent il est invisible sur l’image. Ce fait n’est connu que depuis les travaux du Docteur Barbet, puisque la crucifixion ne se pratique plus depuis le règne de l’empereur romain Constantin, au IVème siècle.
3 - Les traces de la flagellation :
De nombreuses traces dues à une flagellation violente sont visibles sur le corps du supplicié, qui a reçu environ quatre-vingts coups de fouet. Deux axes de flagellation peuvent se déterminer, laissant supposer deux bourreaux. Les marques sont très nettes et permettent d’identifier le type de fouet : il s’agit d’un flagrum, fouet romain à deux lanières assez courtes, dont les extrémités sont lestées de boules de plomb ou d’osselets de mouton.
4 - La plaie du flanc droit :
Une plaie, ayant laissé une coulée de sang sur le côté droit du thorax, permet de déterminer la taille et la forme de l’instrument qui est conforme à celle d’une " lancea " ou lance romaine à forme de feuille de laurier, de section elliptique, épaisse de 15 mm et large de 48 mm. La plaie qu’elle a effectuée est restée béante, permettant de la mesurer et prouvant que le coup porté a été donné après la mort, sinon les lèvres de la blessure se seraient refermées.
Il ressort de l’examen des plaies du supplicié du Linceul, que ce dernier a été crucifié par des soldats romains, tant par le type de crucifixion que par les instruments utilisés (le fouet et la lance), et qu'il était mort lors de sa mise en linceul.