Origine
A la fin du XVI° siècle, l’œuvre d’évangélisation des franciscains et des dominicains avait donné des fruits abondant. Mais le chef coutumier ( = « le cacique ») de la tribu des Coromotos (ou Kospes) manifestait une ferme résistance. Et on comprend ! La religion chrétienne était apportée en même temps qu’une colonisation certainement ambiguë. Et le cacique ne parvenait pas à distinguer les deux.
En 1651, le cacique eut une apparition d’une très belle femme qui l’invitait au baptême. Sanchez, l’« encomendero » (= le détenteur espagnol des terres dont il pouvait concéder des lopins aux Indiens), répartit le site autour de l’apparition afin que les gens de la tribu Kospes le cultivent et organisent leur campement en ce lieu, tout en faisant leur catéchuménat en vue du baptême. Ils le reçurent presque tous, mais pas le chef coutumier qui regrettait sa jungle et son indépendance. Là-bas, il commandait ; ici, il devait obéir...
La Vierge apparaît une seconde fois au cacique qui, furieux, voulut la tuer. Mais l’apparition disparut, lui laissant dans la main un petit parchemin : son image.
Une image de 27x22 mm qui représente la Vierge Marie assise portant l’enfant Jésus sur les genoux, l’enfant tient le globe terrestre de la main gauche et bénit de la main droite.
Selon la tradition, il faudra encore attendre un peu avant que le cacique ne se convertisse : en effet, il veut détruire l’image mais un enfant s’en empare. Le cacique s’en va dans la jungle, mais un serpent le mord mortellement, il appelle au secours et demande à être préparé au baptême.
Après son baptême il devient un apôtre enthousiaste de Notre Dame, et le culte de notre Dame de Coromoto se répand parmi les autres tribus.
L'image, le sanctuaire
La ville de Guanare, où est conservée l’image dans un reliquaire d’or, est devenu un centre de pèlerinage.
Le 1er mars 1942, l’épiscopat vénézuélien, réuni en session plénière, proclame la Vierge de Coromoto patronne du Venezuela.
Le 7 octobre 1944, le pape Pie XII ratifie le décret des évêques, déclare officiellement Notre-Dame de Coromoto patronne du Venezuela, et érige le sanctuaire en basilique.
Le légat du pape couronne l’image avec ces mots:
« La couronne que nous posons sur le front très pur de Notre Dame de Coromoto est le symbole de sa royauté, de notre humble soumission et notre amour filial. Nous la proclamons Reine et Mère de notre nation, de nos âmes et de nos coeurs… »
Et le pape Pie XII donne un radio-message :
« Acclamez-la, la Vierge, oui, acclamez-la, chers vénézuéliens, elle est l’aide fondamentale dont la providence s’est servie pour vous apporter le don inestimable de la foi !
Mais vous, qui désormais avez la foi et êtes les fils d’une nation catholique, venez devant son trône d’amour et de grâce, en demandant qu’elle vous conserve cette foi et qu’elle la consolide, libre de toutes les influences malsaines qui cherchent à la mettre en péril. »
Le Venezuela à la Vierge de Coromoto
Le 18 février 1976, l’Association civile « Venezuela à la Vierge de Coromoto » est fondée puis approuvée par les évêques le 20 mai et bénie le 4 août.
Le 10 septembre 1976, la première pierre du sanctuaire national est posée. En 1980, les 252 pilotis sont installés pour le soutenir. En 1985, la petite image est incrustée dans le socle de la statue de bois. Le pape Jean Paul II, invité au Venezuela, vient la couronner le 27 janvier de cette même année.
Actuellement, Coromoto est appelé « le Lourdes du Venezuela » parce que les pèlerins y viennent très nombreux, de tout le pays.
Un nouveau sanctuaire est en construction, sur le lieu du prodige, à 20km de Guanare.
Notre Dame de Coromonto est fêtée trois fois par an, le 2 Février et le 8 et 11 Septembre*.
Attilio GALLI, Madre della Chiesa dei Cinque continenti, Ed. Segno, Udine, 1997, p. 1018-1019
* https://www.corazones.org/maria/america/venezuela_coromoto.htm