A Tinos (archipel des Cyclades, en Grèce) : 1500 églises et monastères et surtout, le sanctuaire de «la toute de l’Annonciation». «Panaghia Evanghelistria».
Historique :
En mars 1821 et 1822, au monastère de Kechrovouni, Michel Polyzoès et sœur Pélagie voient en songe à trois reprises la Vierge vêtue d’une robe d’or et environnée d’une vive lumière divine. Elle leur demande de fouiller le champ d’un village voisin à l’emplacement de « sa maison ».
Entreprises avec l’autorisation de l’évêque Gabriel, les fouilles révèlent les ruines d’une ancienne église, sur les fondements de laquelle on a érigé un nouvel édifice consacré à saint Jean Baptiste et à la Mère de Dieu, Source de Vie.
En 1823, les ouvriers qui nivellent le sol pour poser le dallage dégagent de la terre une icône de l’Annonciation.
L’icône aurait appartenu à l’église byzantine, probablement détruite par les turcs au X° siècle. Elle aurait donc été ensevelie pendant 850 ans… et ni la terre ni l’humidité ne l’ont endommagée.
Dans toute l’île il y eut une grande explosion de joie.
Le sanctuaire fut construit avec les marbres des temples de Neptune, relativement rapidement (en 8 ans), malgré la guerre que la Grèce menait pour se libérer du joug Ottoman. Les ouvriers travaillèrent en demandant peu, et on racontent quelques multiplications miraculeuse quand l’argent manquait. Le sanctuaire fut achevé en 1830.
L’icône fut couverte de pierres précieuses et on peut tout juste voir son visage.
Il y eut bien des miracles :
Le puits desséché fut soudain rempli d’eau.
Le vice consul anglais (catholique) faisait naufrage à proximité, il implora la Vierge qui apaisa la mer, il offrit une somme importante pour la construction du sanctuaire.
Un chiliarque musulman reçut aussi la guérison alors que sa maladie était incurable, il offrit un magnifique jet d’eau.
Le plus grand miracle fut sans doute la libération de la Grèce.
Les pèlerins en nombre viennent vénérer l’icône de la « Mégalocharè » (« Pleine-de-Grâce ») ou « Panaghia Evanghelistria » (Vierge de l’Annonciation).
La spiritualité du sanctuaire et fêtes :
La spiritualité de ce sanctuaire ressemble à celle de Lourdes : pénitence, conversion, réconciliation, confiance et espérance dans l’intercession de la Vierge Marie.
Les pèlerins viennent parfois pied nus, ils viennent offrir des cierges, de l’encens, des parfums…
Fêtes :
30 janvier (anniversaire de l’icône retrouvée)
25 mars : Annonciation (avec les représentants du gouvernement et de la marine
juillet : anniversaire de la vision de sœur Pelagia
15 août jusqu’au 23 août : Dormition.
Sources :
K. Seraïdari, « La Vierge de Tinos : le cœur sacré de l’Etat grec », Archives de sciences sociales des religions, no 113, janvier-mars 2001, 45-59.
J. Ladame, Notre Dame de Tinos, in Notre Dame de toute l’Europe, Résiac, Montsûrs 1984, p. 231-236.
ttilio GALLI, Madre della Chiesa nei cinque continenti, edizioni Segno, 1996. p. 139-140.
Françoise JEANLIN, professeur à l’Institut Orthodoxe saint-Serge, « Tinos », dans : René LAURENTIN et Patrick SBALCHIERO, Dictionnaire encyclopédique des apparitions de la Vierge. Fayard, Paris 2007.
Françoise Breynaert