Les Aztèques
Une apparition là où les Aztèques situaient le centre du cosmos et le fondement de l’univers
Qui étaient les Aztèques ?
Ils étaient des nomades. Continuellement rejetés, ils se réfugièrent sur une île marécageuse, au centre du lac Texcoco.
Ils assainirent la lagune et bâtirent une ville merveilleuse, Tenochtitlan, Mexico.
Ils adoraient Quetzalcoatl (serpent à plumes) et Tezcatlipoca qui exigeait des sacrifices humains, et bien d’autres divinités.
Selon eux, le Dieu suprême est Ométéotl, littéralement, le dieu des deux. Ils terrorisaient les peuples qu’ils soumettaient parce qu’ils leur imposaient un lourd tribu de produits précieux et de contingents de victimes à sacrifier au dieu soleil.
En effet, ils se pensaient responsables de la survivance de tout l’univers, de tout le cosmos. Mexico était pour eux le centre de l’univers et son fondement.
Dans leur langage religieux, l’apparition de Guadalupe vient donc au centre de l’univers !
Des sacrifices humains au Christ rédempteur du cosmos
La survie de l’univers, selon leurs croyances, nécessitait des sacrifices humains par dizaine de milliers. Ils arrachaient le cœur de leurs victimes, et le présentaient aux quatre directions cardinales, puis ils versaient le sang des victimes dans la bouche des idoles. Enfin, ils consommaient le corps de leur victime pour communier à ce qu’ils imaginaient être source de la vie du cosmos.
L'apparition de Marie désigne le Christ dont elle est enceinte et elle porte une petite croix. Elle réoriente vers le Christ l'intuition aztèque d'un sacrifice rédempteur.
La date de l'apparition, signe d'une nouvelle ère pour les Aztèques
Ils avaient trois calendriers qui s’imbriquaient sans se correspondre, et comportaient des « jours creux » angoissants. La manifestation de Notre Dame de Guadalupe a lieu à la date exacte où les trois calendriers aztèques coïncident.
Le 12 décembre, était le jour où les Aztèques célébraient une fête importante, la Panquetzalitli, une sorte de Pâque qui cherchait à compenser les sacrifices humains. Notre Dame se manifeste dans ce contexte.
Le 12 décembre, compte tenu de l’année 1531 et du décalage du calendrier, était le solstice d’hiver, désormais la lumière va augmenter.
L’image de Notre Dame sur la Tilma présente Marie comme une éclipse sur le soleil dont on voit les rayons, cela aussi constitue un signe.
Les Aztèques pensaient que l’histoire était une succession de création et de destruction, et considéraient l’histoire par période de 52 ans, en souvenir de leur première période d’errance. Au terme de chaque période de 52 ans pouvait survenir une destruction ou une transformation.
La manifestation de Notre Dame de Guadalupe a lieu à la fin d’un cycle, dans un temps où les Aztèques s’attendaient à une destruction ou à un bouleversement.
Les Toltechas et Juan Diego
La manifestation de la présence de Dieu là où les Toltechas pensaient que Dieu était éloigné :
Avant sa conversion, Juan Diego n’avait pas été formé à la religion Aztèque mais à celle des tribus Toltéchas.
Les Toltéchas avaient compris qu’il n’y a qu’un seul Dieu, mais que ce Dieu est lointain, terriblement éloigné de l’homme qu’il considère avec mépris.
Lorsque l’apparition de Guadalupe se produit, elle est la manifestation de la présence divine. Ce n’est pas une rencontre de Marie, mais par Marie, c’est une rencontre avec Dieu qui se produit pour Juan Diego. C’est pourquoi Juan Diego ressent une joie immense.
Les fleurs et les chants, le langage de la vérité :
Dans la foi de la tribu Toltechas, Dieu aimait les fleurs et les chants, et non pas les sacrifices. Les fleurs sont belles, parce que leurs racines produisent ces fleurs là. Le chant est beau parce que sa racine est en Dieu. Le langage de la vérité est celui des fleurs et des chants, c’est le langage de Dieu.
Juan Diego a 47 ans lorsqu’il voit le siège de la capitale aztèque et l’effondrement de son pays (en 1521). Il est ensuite baptisé (en 1525) et se rend régulièrement aux catéchèses. C’est alors que le samedi 9 décembre 1531, au pied de la colline de Tepeyac, à l’aurore, il entend un doux chant harmonieux… et il voit des fleurs merveilleuses sur cette colline rocailleuse et sans vie. C’est le langage de la vérité tant attendue.
Ensuite, Juan Diego va prendre de ces fleurs dans son Tilma et il va les porter à l’évêque. Et Notre Dame, miraculeusement encore, dispose les fleurs dans le Tilma (elle présente « la vérité »). L’évêque verra les fleurs harmonieusement mises, et l’image de Notre Dame.
Notre Dame « de Guadalupe »
Au vieil oncle de Juan Diego, l’apparition révèle son nom : « notre Dame de Guadalupe ». Cette révélation du nom est faite à l’ancien de la famille, respectant la culture indienne dans laquelle l’ancien est la personne la plus importante de la famille.
Guadalupe est un nom connu des Espagnols, c’est le nom d’un sanctuaire qui existait en Espagne.
La racine de ce nom vient de l’arabe, et signifie « lit du fleuve », c’est une manière d’évoquer la médiation maternelle de Marie : elle n’est pas le Christ, elle n’est pas l’eau, mais elle est le lit du fleuve, elle porte le Christ.
La Vierge apparaît sur « la Tilma »
La Tilma ressemble à une cape tissée. La Tilma sert à se protéger du froid, de même, Marie nous protège par ses prières.
Au moment des mariages, les époux font un nœud entre leurs deux Tilmas. Marie fait un mariage spirituel [entre Dieu et nous].
Seuls les dignitaires avaient des couleurs sur leur tilma. En imprimant son image colorée sur la Tilma d’un pauvre, Marie lui donne la dignité.
La Tilma sert à porter la nourriture (le maïs), de même, Marie porte la nourriture spirituelle, le Christ. Et ce ne sont plus les sacrifices humains qui nourriront les Indiens, c’est l’Eucharistie.