En 1847, avant la fusion de sa Société du Saint Cœur de Marie et de la Congrégation du Saint Esprit, Libermann écrit aux communautés de Dakar et du Gabon :
« Dépouillez-vous de l'Europe, de ses mœurs, de son esprit
faites-vous nègres avec les nègres,
et vous les jugerez comme ils doivent être jugés;
faites-vous nègres avec les nègres
pour les former comme ils doivent l'être,
non à la façon de l'Europe,
mais laissez-leur ce qui leur est propre;
faites-vous à eux comme des serviteurs doivent se faire à leurs maîtres;
aux usages, au genre et aux habitudes de leurs maîtres;
et cela pour les perfectionner, les sanctifier,
en faire peu à peu, à la longue un peuple de Dieu.
C'est ce que saint Paul appelle se faire tout à tous,
pour les gagner tous à Jésus-Christ. »[1]
Ce respect des autres peuples, Libermann le puise dans le saint Cœur de Marie :
« Nous devons donc, pour imiter notre modèle, nous appliquer à la Vie d'oraison, au détachement des créatures, au renoncement à nous-mêmes, afin que notre cœur devienne semblable, conforme au cœur si pur, si saint, si charitable de notre bonne Mère... »[2]
[1] Libermann, Notes et Documents IX, p. 330 Lettre écrite en 1847, et destinée aux Communautés de Dakar et du Gabon. Publié sur : https://www.spiritains.org/
[2] Enseignement de Libermann recueilli par un novice en 1844-1845, M. De Lannurien. (Il sera, en 1853 le premier supérieur du séminaire français de Rome). Notes et documents Paris, Maison mère, 1929-1941, tome XIII, supplément, p. 3-4. Publié dans Marie, janv-février 1952, p. 120 ou dans Hubert du Manoir, Maria, tome 3, Beauchêne, Paris 1954, p. 392-394.
Synthèse Françoise Breynaert