Devenir semblable à Dieu
Clément reprend la doctrine selon laquelle la fin ultime de l'homme est de devenir semblable à Dieu.
Nous sommes créés à l'image et à la ressemblance de Dieu, mais cela est aussi un défi, un chemin; en effet, le but de la vie, la destination ultime, est vraiment de devenir semblable à Dieu.
Cela est possible grâce à la connaturalité avec Lui, que l'homme a reçue au moment de la création, en vertu de laquelle il est déjà en lui-même - déjà en lui-même - l'image de Dieu.
Cette connaturalité permet de connaître les réalités divines, auxquelles l'homme adhère tout d'abord par foi et qui, à travers la foi vécue, la pratique de la vertu, peut croître jusqu'à la contemplation de Dieu.
Ainsi, dans le chemin de la perfection, Clément ajoute à l'exigence morale autant d'importance qu'il en attribue à l'exigence intellectuelle.
Les deux vont de pair, car on ne peut pas connaître sans vivre et on ne peut pas vivre sans connaître.
L'assimilation à Dieu et sa contemplation ne peuvent être atteintes à travers la seule connaissance rationnelle: dans ce but, une vie selon le Logos est nécessaire, une vie selon la vérité.
Par conséquent, les bonnes œuvres doivent accompagner la connaissance intellectuelle comme l'ombre suit le corps.
La philosophie des Grecs : une préparation au Christ
[Benoît XVI explique ensuite comment saint Clément reprend l'enseignement des Grecs sur la vertu de liberté vis-à-vis des passions (apátheia), et il y ajoute l'amour qui assure l'union intime avec Dieu.] Ainsi, l'idéal éthique de la philosophie antique, c'est-à-dire la libération vis-à-vis des passions, est redéfini et conjugué avec amour par Clément, dans le processus incessant d'assimilation à Dieu.
[...] Clément d'Alexandrie parvient à interpréter la philosophie comme "une instruction propédeutique à la foi chrétienne" (n. 38).
Et, de fait, Clément est arrivé au point de soutenir que Dieu aurait donné la philosophie aux Grecs "comme un Testament qui leur est propre" (Stromates 6, 8, 67, 1).
Pour lui, la tradition philosophique grecque, presque comme la Loi pour les Juifs, est un lieu de "révélation", ce sont deux courants qui, en définitive, vont vers le Logos lui-même.
Benoît XVI, Extraits de l'audience générale du mercredi18 avril 2007