Consécration de nos actions

Consécration de nos actions

Les biens moraux, les actions, les vertus

Les principales vertus morales sont la justice, la prudence, la force, la tempérance.

L'exercice des vertus apporte une certaine paix dès cette vie. C'est pourquoi même les non-chrétiens estiment beaucoup les vertus morales.

Lisons l'Ecriture avec Marie, mère de la Sagesse...

Dieu n'est pas une cause lointaine de l'univers, indifférent à nos actions.

Dieu aime extrêmement les biens de l'ordre moral ; il trouva très agréable la prière que lui adressa Salomon pour obtenir les biens moraux (1R 8, 22s).

Jésus dit : « Bienheureux ceux qui ont faim et soif de justice car ils seront rassasiés. » (Mt 5,6). L'Evangile s'adresse aux faibles, aux pauvres, aux doux et aux humbles, aux artisans de paix, aux miséricordieux, et il est en même temps un incessant appel à la force. Jésus dit souvent : « N'ayez pas peur » (Mt 14,27).

Cependant, le pharisien qui se vantait de ses bonnes œuvres et méprisait les autres hommes (Lc 18, 11) n'a pas plu au Seigneur.

Le pharisien s'est complut en lui-même, il a perdu l'espérance et la charité, il a tout perdu.

Et Jésus met en garde ceux qui « en tout agissent pour se faire remarquer des hommes » (Mt 23, 5) parce qu'ils perdent Dieu !

Suivons un saint avec Marie mère de l'Eglise...

Saint Jean de la croix commente l'Evangile :

« Il faut donc cacher nos bonnes œuvres, afin que Dieu seul en soit le témoin, et vouloir que personne n'en fasse cas. Non seulement nous devons les cacher à tout le monde, mais encore à nous-mêmes, c'est-à-dire que nous ne devons pas y mettre quelques complaisance ni les estimer comme si elles avaient quelque valeur, ni en tirer la moindre joie. C'est là le sens spirituel que Notre-Seigneur a donné à cette parole : « Que votre main gauche ne sache pas ce que fait votre main droite » (Mt 6, 3) ; c'est-à-dire : ce n'est pas avec un œil terrestre et charnel que vous devez regarder et estimer l'œuvre spirituelle que vous accomplissez. De la sorte, la force de la volonté se recueille tout entière en Dieu, et l'œuvre qu'elle accomplit a de la valeur à ses yeux. [...] Quand on se donne à soi-même et qu'on s'attribue une bonne œuvre, on refuse de la donner à Dieu, qui est l'auteur de tout bien ; on suit les traces de Lucifer, qui, se complaisant en lui-même, refusa à Dieu ce qui lui appartenait, et se l'attribua, ce qui fut la cause de sa perte. » [1]

Prière

Imaginons la scène de la Visitation. Marie est venue chez Elisabeth. Elisabeth l'a en quelque sorte béatifiée et canonisée en lui disant « heureuse es-tu d'avoir cru ! » Puis, dans le Magnificat, nous pouvons percevoir que Marie attribue à Dieu tous les biens moraux tels que la miséricorde, la fidélité, la justice... Elle ne se les attribue pas. Elle rend gloire à Dieu.

« Mon âme exalte le Seigneur,

et mon esprit tressaille de joie en Dieu mon sauveur,

parce qu'il a jeté les yeux sur l'abaissement de sa servante.

Oui, désormais toutes les générations me diront bienheureuse,

car le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses. Saint est son nom,

et sa miséricorde s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent.

Il a déployé la force de son bras,

il a dispersé les hommes au cœur superbe.

Il a renversé les potentats de leurs trônes et élevé les humbles,

Il a comblé de biens les affamés et renvoyé les riches les mains vides.

Il est venu en aide à Israël, son serviteur, se souvenant de sa miséricorde, --

selon qu'il l'avait annoncé à nos pères -- en faveur d'Abraham et de sa postérité à jamais! »

(Luc 1, 46-53)

Cette méditation a purifié notre cœur, nous ressemblons davantage à Marie, et nous lui demandons de nous garder auprès d'elle, dans son cœur :

« Je te choisis, aujourd'hui, ô Marie, pour ma mère et ma reine, je te livre et consacre mes biens intérieurs et extérieurs et la valeur même de mes bonnes actions, passées, présentes et futures, à la plus grande gloire de Dieu, dans le temps et l'éternité » [2]

Prions en silence.

Prions pour le monde qui nous entoure.

Montrons à Dieu ce qui est beau dans notre cœur.

Achevons par un beau signe de croix et que Dieu vous bénisse !


[1] Extraits de Jean de la Croix, La montée du Carmel, Livre III, chapitre XXVII.

[2] Extrait de Saint Louis Marie de Montfort, L'Amour de la sagesse éternelle § 225.


Françoise Breynaert