Nazareth n’est pas seulement un endroit géographique, mais c’est surtout un temple de grâce. La période la plus longue de l’existence de Christ s’est passée dans l’anonymat, mais avec l’efficacité du levain dans la pâte. Homme entre les hommes, dans l’humilité et l’obéissance aux institutions, Jésus a partagé la vie quotidienne, les rites, la fatigue, la douleur et le travail, afin de tout transformer, en le purifiant et en le sanctifiant au contact de sa présence rédemptrice.
En tout ceci comment ne pas voir, à côté de Marie, la présence et l’action de saint Joseph, dont les fonctions irremplaçables de père et de maître le constituent ministre du salut ? Par sa soumission à ses parents (Lc 2, 51). Jésus voulut sanctifier les devoirs de la famille et du travail qu’il vivait à côté de Joseph ; il s’agit en définitive de la sanctification de la vie quotidienne.
Ce qui n’est pas assumé n’est pas sauvé, la vérité de l’incarnation exigeait que Jésus assumât tout ce qui est humain pour le purifier et le sanctifier : le développement de la vie depuis la conception jusqu’à la mort, en passant par l’étroitesse du sein maternel, la faiblesse du la petite enfance, la croissance de l’adolescence et de la jeunesse. Jésus n’a pas accéléré les temps, il s'est soumis à toutes ses lois.
Extrait de T. Stramare, San Giuseppe nel mistero di Dio,
Piemme 1992, p. 219.