La Vierge Marie fut une maman comme toutes les mamans au sens où elle connut, comme toute mère, le bonheur d'enfanter, les joies de voir grandir et croître en grâce et en sagesse son enfant, d'en recevoir l'affection vive et la tendresse; au sens aussi où elle connut les soucis quotidiens de toute mère, avec toutes sortes d'occupations de ménage, de cuisine, de couture (Marie, par exemple, tissait elle-même les tuniques des siens et participait aux activités des femmes du bourg de Nazareth).
Marie, comme toute mère, a ressenti l'angoisse pour son enfant : que l'on songe, entre autre, à ces trois jours où elle et Joseph ont cherché leur fils sur la route du retour de Jérusalem alors que Jésus était resté au milieu des Docteurs du temple...; comme toute maman, elle a connu la peine de voir son fils, en grandissant, quitter peu à peu la maison, jusqu'à ce jour entre les jours où il prit son sac et commença définitivement sa vie publique.
Mais Marie ne fut pas simplement une maman comme toutes les mamans, elle fut La Mère par excellence:
"Désormais tous les âges me diront bienheureuse"(Lc 1, 48) ;
- ensuite parce que durant toute l'enfance et la jeunesse de Jésus, elle eut à éduquer Celui-là même qui était la Sagesse incarnée: ainsi aux joies de l'éducation auprès de son époux Joseph, se sont ajoutées constamment celles de la contemplation quotidienne du Verbe incarné livré humblement à l'attention prévenante du Saint Foyer ;
- elle fût la Mère par excellence encore, parce qu'elle ne retînt jamais son Fils dont elle savait pourtant la destinée dramatique... En mère très aimante et jalouse du bonheur de son enfant, Marie aurait pu tenter d'éviter la via dolorosa qui lui avait été annoncée, entre autre par le vieillard Siméon, lors de la présentation au temple, lorsque ce dernier avait prédit
"un glaive te transpercera le coeur"(Lc 2, 35) ;
en outre, la Vierge connaissait les Ecritures et savait les prophéties d'Isaïe à propos du Messie, Celui qui serait l'Agneau immolé, livré pour le salut du monde... Or Marie n'a pas cherché à détourner son Fils du chemin des affaires du Père; elle fut au contraire d'une mère possessive, un modèle de généreuse abnégation maternelle ;
- enfin, Marie fut Mère entre les mères parce qu'au coeur de sa souffrance pourtant indicible, elle a non seulement accepté de donner son Fils mais encore, don suprème, à l'heure même où les hommes lui prenaient son Enfant, elle accepta de devenir la Mère des hommes :
"Voici ta Mère,"
dit Jésus à l'apôtre Jean présent au pied de la croix,
"Voici ton fils",
dit le Sauveur à Marie au côté de Jean.