Il convient de distinguer les vertus cardinales -qui sont des vertus naturelles et sont au nombre de quatre : la force, la prudence, la tempérance et la justice - des vertus théologales ou surnaturelles, car infusées en nous par la grâce de Dieu, qui sont au nombre de trois : la foi, l'espérance et la charité.
La Vierge Marie fut saluée par l'ange Gabriel comme "comblée de grâces", ce qui suffit à laisser deviner la splendeur de ses perfections ! En effet, Celle que Dieu avait choisie, de toute éternité, pour lui proposer de devenir la Mère de Son divin Fils, notre Rédempteur, ne pouvait être autrement que douée de toutes les perfections naturelles et surnaturelles et donc de toutes les vertus correspondantes !
C'est pourquoi, par application anticipée des mérites de la Rédemption, la Vierge Marie fut-elle préservée, dès sa conception, de la tache originelle. Ce privilège -inouï et unique- fut voulu par Dieu, pour Celle en qui son Verbe devait s'incarner, "quand fut venue l'heure de la plénitude du temps". Marie est donc née avec la perfection des dons naturels de tous ordres donnés par le Créateur à sa créature avant la chute en Adam.
À ces dons naturels, il faut ajouter aussi ceux de la grâce ! Et comme en Marie, aucune faiblesse personnelle due au péché originel, ni aucun péché même véniel, ne sont venus contrarier la réception de la grâce de Dieu, c'est en plénitude que ces dons ont pu rayonner en son corps, en son âme et en son esprit, pour la "combler de grâces".
"Comblée de grâces" mais libre, Marie a dû, comme toute créature, pratiquer les vertus morales et théologales...
Mais Marie n'en demeurait pas moins une créature libre, comme Adam et Ève en Paradis et le "Oui" qu'elle donna à Gabriel, le messager de Dieu, lors de l'Annonciation, fut un "Oui" parfaitement libre, choisi et volontaire. Dieu a proposé et Marie aurait pu dire non... Or elle a dit "Oui", le oui d'une obéissance absolue ("qu'il me soit fait selon votre parole") là où Ève, par sa désobéissance, avait provoqué la chute du genre humain...
Ainsi, "comblée de grâces" mais libre, Marie a dû, comme toute créature, exercer les vertus morales (c'est-à-dire naturelles) et les vertus théologales (c'est-à-dire surnaturelles), afin de cheminer fidèlement sur la route que Dieu lui proposait et de tenir coûte que coûte dans sa fidélité, malgré les immenses épreuves qui la conduisirent jusqu'à la crucifixion de son propre Fils au Calvaire...
C'est donc bien par vertu personnelle, dans un choix librement consenti, que Marie a dit oui jusqu'au bout à sa vocation. En ce sens, la Vierge Marie est un modèle à imiter pour chacun de nous, qui voulons répondre fidèlement à l'appel que Dieu nous lance. Car il y a un plan d'amour de Dieu sur chacun de ses enfants... Et Marie est à même de nous aider mieux que quiconque à répondre "oui" à ce plan d'amour du Père...
-sur LG 65 : Les vertus de Marie, modèle pour l'Église, dans l’Encyclopédie mariale
-sur Pratiquer les vertus avec Sainte Marie (St Louis-Marie et St Jean de la Croix), dans l’Encyclopédie mariale
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