Les vertus morales et intellectuelles

Marie : une femme décidée

Les vertus sont l'opposé des vices. Il y a une décision à prendre. Marie était une femme décidée.

Vivre les vertus commence par un renoncement au mal, une lutte contre les vices. C'est le début du salut. Le rituel du baptême comporte ce dialogue :

«- Pour vivre dans la liberté des enfants de Dieu, rejetez-vous le péché?

- Parents et parrains: Je le rejette.

- Pour échapper à l'emprise du péché, rejetez-vous ce qui conduit au mal?

- Parents et parrains: Je le rejette.

- Pour suivre Jésus, le Christ, rejetez-vous Satan qui est l'auteur du péché?

- Parents et parrains: Je le rejette. » [1]

 

« Les vices peuvent être rangés d'après les vertus qu'ils contrarient, ou encore rattachés aux péchés capitaux que l'expérience chrétienne a distingués à la suite de S. Jean Cassien et de S. Grégoire le Grand (mor. 31,45).

Ils sont appelés capitaux parce qu'ils sont générateurs d'autres péchés, d'autres vices.

Ce sont l'orgueil, l'avarice, l'envie, la colère, l'impureté, la gourmandise, la paresse ou acédie.

La tradition catéchétique rappelle aussi qu'il existe des "péchés qui crient vers le ciel".

Crient vers le ciel: le sang d'Abel (cf. Gn 4,10); le péché des Sodomites (cf. Gn 18,20 19,13); la clameur du peuple opprimé en Egypte (cf. Ex 3,7-10); la plainte de l'étranger, de la veuve et de l'orphelin (cf. Ex 22,20-22); l'injustice envers le salarié (cf. Dt 24,14-15 Jc 5,4). »[2]


Acquérir les vertus demande notre volonté, notre persévérance :

« Les vertus morales sont humainement acquises. Elles sont les fruits et les germes des actes moralement bons; elles disposent toutes les puissances de l'être humain à communier à l'amour divin.

Quatre vertus jouent un rôle-charnière. Pour cette raison on les appelle "cardinales"; toutes les autres se regroupent autour d'elles. Ce sont: la prudence, la justice, la force et la tempérance. »

 

(Catéchisme de l'Eglise catholique 1804 et 1805)

 

Ayant renoncé au mal pour vivre les vertus, on « acquiert » le salut, et Dieu nous vient en aide par ses « dons » : la vie nouvelle nous est donnée à travers les « dons du Saint Esprit » dont nous parleront ensuite :

« C'est par la foi en la Bonne Nouvelle et par le Baptême (cf. Ac 2,38) que l'on renonce au mal et qu'on acquiert le salut, c'est-à-dire la rémission de tous les péchés et le don de la vie nouvelle. »[3]

Sur ce chemin des vertus, Marie nous stimule, nous forme, nous habite spirituellement :

« Les fidèles lèvent leurs yeux vers Marie comme modèle des vertus qui rayonne sur toute la communauté des élus. » (Vatican II)[4]

« La douceur et le charme qui émanent des très hautes vertus de la Mère de Dieu immaculée, incitent irrésistiblement les âmes à imiter le divin modèle, Jésus-Christ, dont elle a été la plus fidèle image. » (Paul VI)[5]

Quelques exemples :

Je renonce à une colère (qui conduit à la destruction), Dieu me vient en aide pour me donner une vie nouvelle. Tout ce chemin intérieur, je le fais « en tenant la main de Marie ».

Je renonce à une passion désordonnée (qui détruit la famille), Dieu me vient en aide, Marie rayonne et me transmet sa pureté.

Je renonce à l'injustice sociale, Dieu me vient en aide et fortifie mon caractère, Marie m'accompagne pour réaliser pas à pas la justice.


[1] Rituel romain du Baptême § 96

[2] Catéchisme de l'Eglise catholique 1866 et 1867

[3] Catéchisme de l'Eglise catholique § 1427

[4] Vatican II, Constitution dogmatique Lumen Gentium 65

[5] Paul VI, Signum Magnum I, 26

 


Synthèse F. Breynaert