Le nécessaire engagement politique

Pie XII parlait de la politique comme de "la plus haute forme de charité"
L'Eglise n'a en réalité jamais cessé de s'intéresser au bien commun de la cité terrestre, en reconnaissant toujours l'autonomie et l'importance de ces questions, selon la parole du Christ :

«  Rendez à César ce qui est à César. Et à Dieu ce qui est à Dieu » (Marc, 12,17)

« Tout pouvoir vient de Dieu » disait Saint Paul, en écho à ce que Jésus répondait à Pilate : « Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi si tu ne l’avais reçu d’en haut. » (Jean 19,11)

Voici quelques autres citations remarquables sur ces sujets : 

« Que chacun soit soumis aux autorités supérieures, car il n’y a d’autorité qu’en dépendance de Dieu, et celles qui existent sont établies sous la dépendance de Dieu ; si bien qu’en se dressant contre l’autorité, on est contre l’ordre des choses établi par Dieu, et en prenant cette position, on attire sur soi le jugement. »
(Romains, chapitre 13)

Vatican II - CONSTITUTION PASTORALE GAUDIUM ET SPES :

« L’Église tient en grande considération et estime l’activité de ceux qui se consacrent au bien de la chose publique et assument les charges pour le service de tous. » (75-1)

« Quant aux partis politiques, ils ont le devoir de promouvoir ce qui, à leur jugement, est exigé par le bien commun ; mais il ne leur est jamais permis de préférer à celui-ci leur intérêt propre. » (75-5)

« Ceux qui sont, ou peuvent devenir, capables d’exercer l’art très difficile, mais aussi très noble de la politique, doivent s’y préparer ; qu’ils s’y livrent avec zèle, sans se soucier de leur intérêt personnel ni des avantages matériels. Ils lutteront avec intégrité et prudence contre l’injustice et l’oppression, contre l’absolutisme et l’intolérance, qu’elles soient le fait d’un homme ou d’un parti politique ; et ils se dévoueront au bien de tous avec sincérité et droiture, bien plus, avec l’amour et le courage requis par la vie politique. » (75-6)

DÉCRET SUR L'APOSTOLAT DES LAÏCS (APOSTOLICAM ACTUOSITATEM) :

« Les catholiques s’attacheront à collaborer avec tous les hommes de bonne volonté pour promouvoir tout ce qui est vrai, juste, saint, digne d’être aimé (cf. Ph 4, 8). Ils entreront en dialogue avec eux, allant à eux avec intelligence et délicatesse, et rechercheront comment améliorer les institutions sociales et publiques selon l’esprit de l’Évangile. »

« Que les catholiques compétents en matière politique, affermis comme il convient dans la foi et la doctrine chrétienne, ne refusent pas la gestion des affaires publiques, car ils peuvent par une bonne administration travailler au bien commun et en même temps préparer la route à l’Évangile.

CE QU’EN DISENT LES PAPES

Formule de Pie XI, reprise par Paul VI, Benoit XVI et François : La politique, « le champ de la plus vaste charité »

CHRISTIFIDELES LAICI - Exhortation apostolique du 30 décembre 1988 –Jean-Paul II.

« Pour une animation chrétienne de l’ordre temporel, dans le sens que nous avons dit, qui est celui de servir la personne et la société, les fidèles laïcs ne peuvent absolument pas renoncer à la participation à la « politique », à savoir l’action multiforme, économique, sociale, législative, administrative, culturelle, qui a pour but de promouvoir, organiquement et par les institutions, le bien commun ».

« Tous et chacun ont le droit ET LE DEVOIR de participer à la politique ; cette participation peut prendre une grande diversité et complémentarité de formes, de niveaux, de tâches et de responsabilités.

Les accusations d’arrivisme, d’idolâtrie du pouvoir, d’égoïsme, de corruption, qui bien souvent sont lancées contre les hommes du gouvernement, du parlement, de la classe dominante, des partis politiques, comme aussi l’opinion assez répandue que la politique est nécessairement un lieu de danger moral, TOUT CELA NE JUSTIFIE PAS LE MOINS DU MONDE ni le scepticisme ni l’absentéisme des chrétiens pour la chose publique. »

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Benoit XVI et le rôle de la religion dans la vie politique, devant les parlementaires britanniques à Westminster, en septembre 2010 :

« La tradition catholique soutient que les normes objectives qui dirigent une action droite sont accessibles à la raison, même sans le contenu de la Révélation. Selon cette approche, le rôle de la religion dans le débat politique n’est pas tant celui de fournir ces normes, comme si elles ne pouvaient pas être connues par des non-croyants – encore moins de proposer des solutions politiques concrètes, ce qui de toute façon serait hors de la compétence de la religion – mais plutôt d’aider à purifier la raison et de donner un éclairage pour la mise en œuvre de celle-ci dans la découverte de principes moraux objectifs. »

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Pape François, le 7 juin 2013, à la question d’un professeur d’espagnol dans une école jésuite, sur l’engagement dans la société :

« S’impliquer dans la politique est une obligation pour un chrétien. Nous chrétiens, nous ne pouvons pas "jouer à Ponce Pilate", nous en laver les mains : nous ne pouvons pas. Nous devons nous impliquer dans la politique, parce que la politique est l’une des formes les plus élevées de la charité, parce qu’elle recherche le bien commun. Et les laïcs chrétiens doivent travailler en politique. Vous me direz : “Mais ce n’est pas facile !” Mais il n’est pas facile non plus de devenir prêtre. Il n’y a pas de choses faciles dans la vie. Ce n’est pas facile, la politique est devenue trop corrompue : mais moi je me demande : elle s’est corrompue, pourquoi ? Parce que les chrétiens ne se sont pas impliqués en politique dans un esprit évangélique ? Avec une question que je te laisse : c’est facile de dire “c’est la faute à untel”. Mais moi, qu’est-ce que je fais ? C’est un devoir ! Travailler pour le bien commun est le devoir d’un chrétien ! Et tant de fois, la voie pour travailler est la politique. Il y a d’autres voies : professeur, par exemple, est une autre voie. Mais l’activité politique pour le bien commun est l’une des voies. Cela est clair. »