Le terme orthodoxe vient du grec orthós (droit) et dóxa (gloire/opinion). L'attention se porte sur la manière droite de rendre gloire à Dieu par les dogmes, les liturgies et les pratiques morales. À l'origine, l'Église orthodoxe désigne l'Église fidèle aux sept conciles œcuméniques. Ils eurent lieu au cours du premier millénaire.
Le Concile de Nicée a affirmé la consubstantialité du Fils avec le Père, et a donc permis une profonde compréhension de la maternité divine.
En outre, en soulignant avec force que le Fils s'est fait homme "pour nous et pour notre salut homme", indirectement il est précisé que la maternité divine garantit notre salut.
Le concile de Constantinople a utilisé l’ expression : « Incarnatus est de Spiritu Sancto et Maria Virgine. » Par la préposition causale "de", l'incarnation est rapportée en même temps à l'Esprit Saint et à la Vierge Marie.
Le concile d'Ephèse a approuvé la 2° Lettre de Cyrille d'Alexandrie à Nestorius, qui dit ceci :
"Voici ce qu'enseigne la doctrine de la foi plus sûre, ce qu'avaient retenu les saints Pères :
en effet ils n'ont pas craint d'appeler la Vierge Theotokos (mère de Dieu),
non pas en ce sens que la nature du Verbe et sa divinité ait eu de la Vierge le début de son origine,
mais qu'en ayant tiré d'elle ce corps sacré perfectionné par l'âme intelligente à qui il était uni selon l'hypostase, se déclare né selon la chair."
Le Concile de Chalcédoine (451) dit ceci :
"Un seul et même Christ, Fils, Seigneur, l'unique engendré, reconnu en deux natures,
sans confusion,
sans changement,
sans division
et sans séparation." (DS 302)
Marie est la garantie de l'identité du Christ :
"Le même, engendré du Père avant les siècles selon la divinité,
[engendré] dans les derniers jours pour nous et pour notre salut,
de Marie la Vierge, la mère de Dieu, selon l'humanité." (DS 301)
Olivier Clément, théologien orthodoxe, explique[1] que la foi de Chalcédoine n'est ni la vision d'une divinité transcendante et séparée, ni la fusion des spiritualités asiatiques, mais c'est l'échange vital de la communion.
Malheureusement, en Égypte, le mot nature (en grec « physis ») désignait l'unité de la personne, alors qu'à Éphèse et Chalcédoine, ce mot était utilisé pour désigner les deux réalités, humaines et divines.
Les Égyptiens, et beaucoup d'Orientaux avec eux crurent menacée l'expérience sacramentelle du divin, ce contact bouleversant, dans l'eucharistie, avec la chair même de Dieu.
La politique aggrava le malentendu.
Le concile de Constantinople II échoua dans sa tentative de faire l'unité.
L'admirable synthèse de Maxime le Confesseur fut ratifiée par le 6° concile œcuménique (Constantinople III) et aurait dû rassembler les Chrétiens. Les énergies divines transfigurent l'humanité du Christ et nous ouvrent, dans le corps déifié et déifiant de celui-ci, les voies de l'éternité. La liberté humaine du Seigneur trouve dans l'amour sa plénitude et adhère spontanément à la volonté de Dieu.
Mais les mots, depuis longtemps, n'avaient plus le même sens et déjà tombe sur l'orient chrétien le rideau de l'islam.
Le 7° concile œcuménique, que l’on nomme Nicée II, eut lieu à Nicée. Après la crise iconoclaste, et par fidélité à la réalité de l'Incarnation, ce concile autorisa et précisa le culte des images :
"Nous définissons - déclarèrent les Pères de ces assises conciliaires - avec la plus grande rigueur et le plus grand soin que [...] doivent être exposées [...] l'image de Notre Seigneur Dieu et de Notre Sauveur Jésus-Christ, de celle de Notre Dame immaculée la Mère de Dieu; des saints anges, ou encore de tous les saints et justes."
(2° Concile de Nicée, DS 600)
"En effet, plus ces images sont contemplées fréquemment, plus ceux qui les contemplent sont portés au souvenir et au désir des modèles d'origine et à leur rendre, en les embrassant, respect et vénération."
(2° Concile de Nicée, DS 601)
- sur l’origine et le développement de la doctrine mariale de l’Église, dans l’Encyclopédie mariale
Synthèse F. Breynaert et l’équipe de MDN.