Jésus guérit et sauve (Mt 8-9)

Mt 8-9 : Jésus guérit et sauve

Attachons-nous ici au fait que Jésus guérit et sauve. Nous expliquerons mieux dans un autre article que les miracles de Jésus manifestent sa divinité.

Parcourons les chapitres 8 et 9 de l'évangile de saint Matthieu :

Jésus touche et guérit un lépreux (Mt 8, 3).

Un centurion romain demande la guérison de son serviteur (Mt 8, 5-10), et croit que Jésus peut guérir par sa simple parole.

Jésus guérit aussi les personnes qu'on lui présente ou qu'il voit lui-même : il voit la belle-mère de Pierre et la guérit (8, 14) ; il guérit ceux qu'on lui amène : un paralytique (9, 2) et un muet lié par un démon (9, 32).

Un père, dont la fille est morte, a une foi si grande qu'il demande à Jésus de ressusciter l'enfant (Mt 9, 18).

Une femme atteinte d'hémorragie touche les franges du manteau de Jésus avec la certitude qu'elle sera sauvée (Mt 9, 21). (Les franges font se souvenir des commandements et de la fidélité à Dieu (Nb 15, 37 ; 22, 12). Et Jésus lui dit « ta foi t'a sauvée ». La guérison est liée au salut, dans tous les sens du terme.

Deux aveugles demandent à Jésus de les guérir, ils ont foi (Mt 9, 28).

Jésus guérit et réintègre les exclus dans la société :

Jésus guérit de nombreux malades, dans certains cas, la maladie se double d'une exclusion sociale (Cf. Livre du Lévitique). Le centurion romain est un étranger, un païen, il est considéré comme impur. Les lépreux vivent à l'écart des villes, ils sont intouchables. Une femme qui saigne ne peut entrer en contact avec les autres, elle reste chez elle. Un muet, un sourd ou un aveugle ne peut pas monter au temple. Etc.

Guérison et salut vont ensemble :

En grec, le verbe "sôzô" signifie sauver d'un danger, sauver du dépérissement, guérir, et sauver du jugement de Dieu.

Comment sont reconnus les miracles de Jésus ?

Nous savons bien que tous les « miracles » ne viennent pas de Dieu. Il faut prendre du recul. Et c'est ce que faisaient les pharisiens. Leurs critères étaient assez simples : le faiseur des miracles est-il humble ? Conduit-il au respect de la loi religieuse ? Imite-t-il les gestes de Moïse et de Elie ?

Or Jésus pose question. Elie a bien ressuscité un enfant, mais il l'a fait en priant Dieu ; Jésus le fait de sa propre autorité. Elisée a bien guérit Naaman le lépreux, mais Jésus le touche. Etc... Certains diront Jésus est Dieu, et ils se prosternent. D'autres refuseront de croire.

Les arguments ne suffisent pas : Jésus est-il Dieu ou est-ce seulement une prétention ?

Finalement, chacun est face à un mystère, à un visage, à un regard.

Qui est Jésus ?

L'évangéliste met en valeur les personnages qui ont la foi en Jésus, une foi qui devient la foi en la divinité de Jésus.

L'évangéliste nous amène aussi à pénétrer la vie intérieure du Christ, son cœur de Rédempteur. Au milieu de toute cette série de miracles et de guérisons, nous avons une citation du prophète Isaïe, une citation prise dans les chants du serviteur souffrant, une citation qui fait donc le lien entre le Christ Sauveur qui guérit et le Christ de la Passion :

« Il a pris nos infirmités et s'est chargé de nos maladies. » (Mt 8, 17 = Isaïe 53, 4)


Source : Rinaldo Fabris, Matteo, traduzione e commento, Borla, Castello 1982.

Françoise Breynaert