Être fidèle à l’Église, cela signifie se situer résolument dans le courant de la grande Tradition qui, sous la conduite du Magistère, assuré d’une assistance spéciale de l’Esprit Saint, a reconnu les écrits canoniques comme parole adressée par Dieu à son peuple et n’a jamais cessé de les méditer et d’en découvrir les inépuisables richesses.
Le deuxième Concile du Vatican l’a encore affirmé : "Tout ce qui concerne la manière d’interpréter l’Écriture est finalement soumis au jugement de l’Église, qui exerce le ministère et le mandat divinement reçus de garder la parole de Dieu et de l’interpréter." (Dei Verbum, 12).
Il n’en reste pas moins – c’est encore le Concile qui le déclare, en reprenant une affirmation de Providentissimus Deus – qu’il "appartient aux exégètes de s’efforcer (…) de pénétrer et d’exposer plus profondément le sens de la Écriture, afin que, par leurs études en quelque sorte préparatoires, mûrisse le jugement de l’Église." (Dei Verbum, 12)
Pour mieux s’acquitter de cette tâche ecclésiale très importante, les exégètes auront à cœur de rester proches de la prédication de la parole de Dieu, soit en consacrant une partie de leur temps à ce ministère, soit en entretenant des relations avec ceux qui l’exercent et en les aidant par des publications d’exégèse pastorale (cf. Divino afflante Spiritu, E. B. n. 551). Ils éviteront ainsi de se perdre dans les méandres d’une recherche scientifique abstraite, qui les éloignerait du vrai sens des Écritures. En effet, ce sens n’est pas séparable de leur finalité, qui est de mettre les croyants en relation personnelle avec Dieu.
Extrait du Discours aux cardinaux et à la Commission biblique pontificale, 23 avril 1993, §10-11.