L'Ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit :
"Lève-toi, prends avec toi l’enfant et sa mère, fuis en Egypte et restes-y jusqu’à ce que je t’avertisse, parce que Hérode est en train de chercher l’enfant pour le tuer."
Il se leva, prit avec lui l'enfant et sa mère, de nuit, et se retira en Egypte.
(Mt 2, 13-14)
Joseph : l'homme qui se lève.
L'Evangile précise, ou souligne : "Joseph se leva" (Mt 2, 13-14) et l'expression est reprise en Mt 2, 20-21.
Se lever à une signification spirituelle.
Se lever signifie prendre ses responsabilités. Joseph est un modèle d'époux et de père responsable.
Se lever signifie aussi vivre de foi et d'espérance. Joseph connaissait l'histoire du patriarche Joseph, qui fut exiilé de force en Egypte, mais qui sauva ensuite les tribus de Jacob. Joseph méditait l'histoire de Moïse, menacé de mort, sauvé de justesse sur le Nil, et qui sauva le peuple hébreu. Joseph se tient auprès de Jésus, le Sauveur, avec une espérance nourrie de l'histoire .
L'Egypte, un lieu connu de l'Ancien Testament.
Le patriarche Joseph fut vendu par ses frères à des Madianites qui le vendirent en Egypte. Il devint progressivement le grand intendant du pharaon, et il parvint à sauver ses frères de la famine.
L'Egypte est surtout connue pour le dur esclavage qu'y a vécu tout le peuple hébreu et dont Dieu seul avait pu le libérer, par Moïse (Exode 6 s).
La fuite en Egypte du Christ est rédemptrice.
Dans le passé, ici et là, on commémorait liturgiquement "la fuite en Egypte" (le 17 février), non sans raison. Nous avons parfois trop distingué l’incarnation et la rédemption, et trop concentré tout le salut dans la mort et la résurrection du Christ, et nous avons parfois oublié que toute la vie du Christ est rédemptrice. Ainsi, la fuite en Egypte est rédemptrice.
Dans cette aventure, saint Joseph a une mission, et Dieu se confie à lui.
Jean Paul II explique le sens et la mission de Joseph :
"De même qu’Israël avait pris le chemin de l’exode pour commencer l’Ancienne Alliance, de même Joseph, dépositaire et coopérateur du mystère providentiel de Dieu, veille aussi en exil sur celui qui réalise la Nouvelle Alliance."
Dans l’épisode de la fuite en Egypte toute la réalité de l’incarnation émerge.
La faiblesse de la chair, assumée par la puissance divine, s’exprime dans le renoncement aux interventions miraculeuses, pour se confier à la garde de l’homme, que Dieu juge suffisante, si cet homme obéit à sa volonté et se laisse guider par Dieu.
C’est vraiment ce que fait saint Joseph, proposé à toute l’Église comme modèle et protecteur par son obéissance et son service.
Bibliographie : Tarcisio STRAMARE, San Giuseppe nel mistero di Dio, Piemme 1992, p. 198-201
Françoise Breynaert