« Joseph se leva, prit de nuit l'enfant et sa mère, et se retira en Egypte où il demeura jusqu'à la mort d'Hérode. »
(Mt 2, 15)
Le premier exode était vers Bethléem, la ville des pères ; le second est vers l'Egypte, le pays de l'abondance, de la séduction, et aussi de l'esclavage intérieur et spirituel.
Or, quand on doit vivre dans un pays étranger, et étranger à tous points de vue, on doit nécessairement resserrer les liens d'amour personnel pour ne pas se laisser contaminer ; et d'autre part, il faut vivre dans une grande pauvreté, être plus dépendant des autres.
Joseph a dû connaître cette dépendance. Il n'a pas pu immédiatement faire vivre sa famille de son propre travail ; il a dû accepter d'être l'étranger, l'accepter pour lui et pour Marie, pour Jésus. C'est un dépouillement que le Seigneur lui demande, une pauvreté ; et pour un homme travailleur, n'est-ce pas le plus rude des dépouillements d'offrir la joie d'être le père qui travaille pour nourrir sa maisonnée ?
Vraiment, Dieu veut que Joseph soit le plus pauvre des pères- ce qui lui permet d'être le père le plus enveloppé de la miséricorde du Père. Désormais c'est à travers cette nouvelle miséricorde du Père qu'il aime Marie et Jésus, et qu'il les aime encore plus qu'auparavant.
Extraits de : Marie-Dominique PHILIPPE, Le mystère de Joseph,
éditions Saint-Paul, Paris 1997