[Anne-Catherine Emmerich a été béatifiée par l'Eglise en avril 2000.
Cependant c'est toujours en vertu des mérites personnels d'une personne que l'Eglise décide de l'élever sur les autels, non pour ses oeuvres.
Et c'est parce que l'oeuvre de la Bienheureuse religieuse allemande n'est pas encore reconnue officiellement que nous plaçons cet article dans la rubrique "controverses".
En effet, à lire attentivement ce que dit la religieuse à propos de la forme du drap du Linceul comme à propos de son histoire, on verra qu'il y a des divergences avec quelques unes des affirmations des chercheurs actuels.
Dans le récit de la Passion du Christ par Anne-Catherine Emmerich, voici donc ce que l'on peut lire au passage de la préparation du Corps du Christ pour sa sépulture et pour sa mise au tombeau :]
"Comme tous entouraient le corps de Jésus et s'agenouillaient autour de lui pour lui faire leurs adieux, un touchant miracle s'opéra à leurs yeux. Le corps sacré de Jésus, avec toutes ses blessures, apparut d'une couleur entre rouge et brun, représenté sur la surface du drap qui le couvrait, comme s'il avait voulu récompenser leurs soins et leur amour, et leur laisser son portrait à travers tous les voiles dont il était enveloppé.
Ils embrassèrent le corps en pleurant et en gémissant, et baisèrent avec respect sa merveilleuse empreinte: leur étonnement était tel qu'ils rouvrirent le drap et il s'accrut encore lorsqu'en soulevant le drap ils virent toutes les bandelettes qui 1iaient le corps blanches comme auparavant, et le drap supérieur ayant seul reçu cette miraculeuse image.
Le côté du drap sur lequel le corps du Seigneur était couché avait reçu l'empreinte de tout son dos, le côté qui le couvrait avait reçu celle du devant de son corps; mais pour voir cette dernière dans son ensemble, il fallait ajuster ensemble plusieurs morceaux, parce que sur le devant plusieurs bouts du drap s'étaient croisés.
Ce n'était pas l'empreinte de blessures saignantes, puisque tout le corps était enveloppé et couvert d'aromates, c'était un portrait surnaturel, un témoignage de la divinité créatrice résidant toujours dans le corps de Jésus.
J'ai vu beaucoup de choses relatives à l'histoire postérieure de ce linge, mais je ne saurais plus les mettre en ordre.
Après la résurrection, il resta avec les autres draps au pouvoir des amis de Jésus; une fois je vis qu'on l'arrachait à quelqu'un qui le portait sous le bras; il tomba deux fois aussi entre les mains des juifs, je vis aussi qu'il fut honoré longtemps plus tard en divers lieux : un jour, étant devenu l'objet d'une dispute, on le jeta, pour la terminer, dans le feu; mais il s'éleva miraculeusement au-dessus des flammes et retomba dans les mains des chrétiens.
Avec le secours des prières de quelques hommes saints on a pris trois empreintes du dos aussi bien que de la partie de devant, en y appliquant d'autres draps. Ces empreintes, consacrées selon les intentions solennelles de l'Église ont de tous temps opéré de grands miracles.
Une fois j'ai vu l'original un peu endommagé et déchiré dans quelques endroits, chez des chrétiens non catholiques en Asie. J'ai oublié le nom de la ville; elle est située dans un pays voisin des trois Rois. Dans ces mêmes visions j'ai vu aussi quelque chose de Turin, de la France et du pape Clément I, ainsi que de l'empereur Tibère mort cinq ans après Notre-Seigneur; mais j'ai tout oublié.
La mise au Tombeau :
Les hommes placèrent le corps sur la civière de cuir, qu'ils recouvrirent d'une couverture brune et à laquelle ils adaptèrent deux longs bâtons. Cela me rappela vivement l'arche d'alliance."
( Extrait des "Visions" d'A.-C. Emmerich, chapitre sur "La Passion", édition de 1837)