Aussi loin que remonte ici l’évangélisation, on trouve la dévotion à la Vierge Marie. Comment annoncer et réaliser l’œuvre de son Fils sans regarder vers sa Mère, sans admirer sa disponibilité et sa foi, sans implorer son intercession? Ce très ancien sanctuaire de Notre-Dame du Cap-de-la-Madeleine en est le signe, et je suis heureux d’en être à mon tour le pèlerin.
On vient ici de tout le Québec, des autres provinces, de tout le Canada. Ces moments de pèlerinage sont des temps forts de la vie chrétienne, des grands moments de prière communautaire et personnelle, avec une liberté et une simplicité qu’on ne trouve pas toujours chez soi; ce sont des occasions de ressourcement à l’écoute de la Parole de Dieu. On vient déposer aux pieds de Marie ses soucis et ses demandes, avec une confiance qui plaît à Dieu; souvent on redécouvre en même temps sa propre vocation, chrétienne, sacerdotale, ou religieuse.
La contemplation de Marie Immaculée amène à désirer la purification, le sacrement de pénitence, le besoin d’un cœur nouveau, animé de l’Esprit Saint. Et je suis sûr que beaucoup repartent d’ici, après avoir prié ensemble avec Marie comme à la Pentecôte, avec un zèle apostolique accru.
Il est donc très important que ces pèlerinages soient bien accueillis, accompagnés; que l’esprit de prière et le meilleur sens ecclésial y soient entretenus. Aussi je félicite et j’encourage les Missionnaires Oblats de Marie Immaculée qui, depuis 82 ans ont pris en charge ce sanctuaire. J’évoquais ce matin le très beau travail d’évangélisation que vos confrères, chers amis Oblats, ont réalisé et continuent d’accomplir dans tout le Grand Nord canadien et en beaucoup d’autres régions, surtout au service des Amérindiens. Mais en un sens, ce ministère de Notre-Dame du Cap-de-la-Madeleine est aussi missionnaire. Il doit permettre un renouveau du peuple de Dieu. Et il se situe dans la ligne de votre spiritualité mariale que vous avez contribué à affermir et à répandre au Canada.
En ce lieu, je salue aussi les religieux et les religieuses qui viennent s’unir aux pèlerins, les servir et prier avec eux. J’apprécie spécialement aujourd’hui la présence des sœurs contemplatives qui, comme Marie, la sœur de Marthe, se tiennent devant le Seigneur, en adoration, pour s’unir à sa louange du Père, à son offrande rédemptrice, pour témoigner leur amour fervent au Christ qui nous a tant aimés et qui demeure ici dans le Très Saint Sacrement. Chères Sœurs, avec Marie, Mère de Jésus, vous contemplez son Fils: “Ave verum corpus, natum de Maria Virgine!”. Cette prière silencieuse, gratuite, est un témoignage capital pour tous les pèlerins de ce sanctuaire, et elle est d’une mystérieuse fécondité pour l’approfondissement de leur démarche spirituelle.
Frères et Sœurs, que la très Vierge vous obtienne paix et joie au service du Seigneur! Par son intercession, que Dieu bénisse le ministère que l’Evêque de Rome accomplit en ce lieu! Et qu’Il accueille la prière qui va s’élever maintenant, auprès de cette basilique, dans notre rassemblement eucharistique!
Jean Paul II, discours du Lundi 10 septembre 1984
https://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/speeches/1984