Ville-Marie est un arrondissement de la ville de Montréal.
Le nom Ville-Marie provient de la notion de ville mariale. Les bâtisseurs de cette ville, venus de France au XVII° siècle, se dévouent aux œuvres de charité, à commencer par des hôpitaux pour les indigènes, et vivent une intense spiritualité mariale inspirée de l'école française.
Une ville mariale : des missionnaires laïcs (1)
C’est une nouvelle forme de mission.
Progressivement, ce sont 248 hommes, 45 femmes et enfants qui partent de France. Les voyageurs atteindront l’île de Montréal le 17 mai 1642, date officielle de la fondation de Ville-Marie. Ils viennent y vivre dans la prière et la charité.
La vocation mariale de la ville a été conçue par Jérôme Le Royer, sieur de La Dauversière, ami du père Jean Jacques Olier, formé à la spiritualité de l’école française.
Les conditions matérielles des débuts sont très rudes. La vie s’organise dans la prière et la charité. Un hopital (« Hôtel-Dieu ») est construit au service des indigènes. En 1659, M. de la Dauversière (qui reste en France) conduit au port de La Rochelle trois religieuses hospitalières de St-Joseph, une congrégation qu’il a fondée. Elles iront prêter main forte à Jeanne Mance et prendront la relève à l'Hôtel-Dieu de Montréal.
M. de la Dauversière retourne à La Flèche (Sarthe, France), où il mourra le 6 novembre 1659. Sa cause de béatification est en instance à Rome.
Dans la spiritualité de l'école française (2)
Jean Jacques Olier, et, avant lui, le cardinal de Bérulle, ont formé l’école française. Qu’entend-on par là ?
« Nos Maîtres de l’École française méditaient sans cesse saint Paul et saint Jean; ils lisaient assidûment les Pères de l’Église. […]
Ils étaient certes réalistes et reconnaissaient en l’Église des "nuages et des rides", mais ils contemplaient en elle l’Épouse du Christ, et finalement le Christ lui-même.
Ils insistaient également sur la "construction" de ce Corps : "Tout ce que nous faisons en ce monde, c’est la composition de ce Christ. Tous les saints travaillent à cela…"
Ils insistent beaucoup sur deux aspects du mystère de l’Église : la prière liturgique et la mission. Pour eux,
- l’année liturgique nous fait revivre les états et mystères de Jésus,
et
- la parole et l’engagement des missionnaires, animés par l’Esprit apostolique de Jésus, continue et accomplit la mission du Verbe incarné. (2)
(1)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ville-Marie
(2)
R.DEVILLE, « Ecole française de spiritualité », Dictionnaire de spiritualité montfortaine sous la direction de S. de FIORES, Novalis, Outremont (Quebec), 1994, pp. 428-447, p. 439.440.
Françoise Breynaert