La femme de l'Apocalypse est couronnée (Ap 12, 1). Dans le monde ancien, le couronnement de la mariée, ou des époux, signifie la perfection et l'achèvement de leur union, c'était une coutume commune à tous les peuples. Cette allusion aux noces en Apocalypse 12,1 invite à faire le rapprochement avec la nouvelle Jérusalem, descendant du ciel, comme une jeune mariée parée pour son époux (Ap 21, 2.9).
Ce rapprochement entre Marie et la Ville a été remarquée par de grands auteurs :
Pour Tertullien (155-235 environ), Sion, c'est-à-dire Marie en tant que mère de Jésus, est la mère de tous les peuples, même païens, elle est bâtie par le Christ selon la volonté du Père.
L'image de la cité Sion ouvre une perspective universelle car toutes les nations y viendront, et saint Louis-Marie de Montfort († 1716) a repris cette image pour parler de Marie : tout le monde y est appelé, « les hommes tournoieront autour de cette ville pour se convertir. »
Le rapprochement entre Marie et la Ville a aussi inspiré une sorte d'identité communautaire accompagnée de réalisations concrètes (sans tomber dans le millénarisme) : - Par exemple, Ville-Marie est un arrondissement de la ville de Montréal et provient de la notion de ville mariale. Les bâtisseurs de cette ville, venus de France au XVII° siècle, se dévouent aux œuvres de charité, à commencer par des hôpitaux pour les indigènes, et vivent une intense spiritualité mariale inspirée de l'école française.
- Saint Maximilien Kolbe († 1941) fonde une Cité de l'Immaculée, et en explique le concept : « Je crois que dans chaque nation devrait surgir une ‘Cité de l'Immaculée' qui permettrait à l'Immaculée d'agir par tous les moyens, y compris les plus modernes, car les découvertes devraient d'abord être employées à la servir, que ce soit dans le commerce, l'industrie, le sport, etc., et même la radio, le cinéma, en un mot tout ce que l'on pourrait découvrir et qui pourrait éclairer les esprits et enflammer les cœurs. » Ce concept est actuellement repris ici ou là.
- Le mouvement des Focolari a lancé les « mariapolis », qui se veulent être une cité de Marie pendant le temps d'un rassemblement d'été...
Synthèse Françoise Breynaert