Dans sa Lettre apostolique Mulieris dignitatem, du 15 août 1988, le saint pape Jean-Paul II parle de la force morale et spirituelle de la femme.
C'est «une femme enveloppée de soleil», la lune est sous ses pieds et des étoiles couronnent sa tête (cf. Ap 12, 1). On peut dire: une «femme» à la mesure du cosmos, à la mesure de toute l'œuvre de la création. En même temps, elle souffre «dans les douleurs et le travail de l'enfantement» (Ap 12, 2), comme Eve, «la mère de tous les vivants. » (Gn 3, 20). Elle souffre aussi parce que «devant la femme dans le travail de l'enfantement» (cf. Ap 12, 4) se place «l'énorme Dragon, l'antique Serpent» (Ap 12, 9), déjà connu dans le protévangile, le Malin, «père du mensonge» et du péché (cf. Jn 8, 44). Et voici que l'«antique Serpent» veut dévorer «l'enfant». Si nous voyons dans ce texte un reflet de l'Evangile de l'enfance (cf. Mt 2, 13. 16), nous pouvons penser que dans le paradigme biblique de la «femme» s'inscrit, dès le commencement et jusqu'au terme de l'histoire, la lutte contre le mal et contre le Malin. C'est la lutte pour l'homme, pour son véritable bien, pour son salut. [...]
La force morale de la femme, sa force spirituelle, rejoint la conscience du fait que Dieu lui confie l'homme, l'être humain, d'une manière spécifique.
Naturellement, Dieu confie tout homme à tous et à chacun. Toutefois cela concerne la femme d'une façon spécifique - précisément en raison de sa féminité - et cela détermine en particulier sa vocation. À partir de cette prise de conscience et de ce qui est confié, la force morale de la femme s'exprime à travers les très nombreuses figures féminines de l'Ancien Testament, du temps du Christ, des époques suivantes jusqu'à nos jours.
La femme est forte par la conscience de ce qui lui est confié, forte du fait que Dieu «lui confie l'homme», toujours et de quelque manière que ce soit, même dans les conditions de discrimination sociale où elle peut se trouver. Cette conscience et cette vocation fondamentale disent à la femme la dignité qu'elle reçoit de Dieu lui-même, et cela la rend «forte» et affermit sa vocation.
Ainsi la «femme vaillante» (cf. Pr 31, 10) devient un soutien irremplaçable et une source de force spirituelle pour les autres qui se rendent compte de l'énergie considérable de son esprit.
À ces «femmes vaillantes» sont très redevables leurs familles et parfois des nations entières.
À notre époque, les réussites de la science et de la technique permettent d'arriver à un bien-être matériel d'un degré inconnu jusqu'alors, et, tandis que certains en sont favorisés, cela en conduit d'autres à la marginalisation.
Dans ces conditions, un tel progrès unilatéral peut entraîner aussi une disparition progressive de l'attention à l'homme, à ce qui est essentiellement humain.
En ce sens, surtout de nos jours, on compte sur la manifestation du «génie» de la femme pour affermir l'attention à l'homme en toute circonstance, du fait même qu'il est homme! Car
«La plus grande, c'est la charité» (cf. 1 Co 13, 13).
Source :
Pape Jean-Paul II, Lettre apostolique Mulieris dignitatem, n°30, le 15 août 1988.
-sur l’importance de Marie dans les exorcismes, dans l’Encyclopédie mariale
-sur Marie et la vocation de la femme, dans l’Encyclopédie mariale
-sur la femme, la plénitude des temps, l'union à Dieu (Jean-Paul II), dans l’Encyclopédie mariale
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