Le diocèse d’Angers est connu pour sa dévotion mariale, très ancienne, notamment grâce à st Maurille, évêque d’Angers du Vès. Cette dévotion a donné lieu à de nombreux sanctuaires marials.
En Anjou, la dévotion mariale est présente dès les origines du diocèse. La tradition attribue à saint Maurille, quatrième évêque d’Angers (vers 423-453), l’origine d’antiques chapelles, favorisées de miracles, et lieux de pèlerinages en l’honneur de la Vierge Marie. En évangélisant l’Anjou, saint Maurille « pourchassait les dieux païens, abattait leurs temples […] et prêchait le culte de Notre-Dame et en particulier la fête de sa Nativité (8 septembre) [1]». Il fut en effet gratifié de la première apparition mariale en France, la Vierge Marie lui ayant demandé d'honorer sa naissance.. On vénérait donc la Vierge Marie à Béhuard avant le concile d'Éphèse et la construction de sainte-Marie-Majeure à Rome.
Ainsi, dès le V e siècle, on commença à célébrer la fête de la Nativité dans plusieurs sanctuaires de la région. La fête du 8 septembre était si particulière et si populaire en Anjou qu’on l’appelait Notre Dame l’Angevine ou l’Angevine.
Au XIès, une véritable vague d’érémitisme se déploya en Anjou, qui se stabilisa par la création précoce, dès le XIIès, de plusieurs abbayes cisterciennes : certaines ont été initialement cisterciennes : l’Abbaye de Louroux, fondée en 1121 ou 1122 par Foulques d’Anjou et Éremburge du Maine, fille directe de Cîteaux; l’abbaye du Pontron, fondée en 1124 ; par contre, l’abbaye de la Boissière, fondée en 1131 et L'abbaye de Chaloché furent toutes deux fondées par les moines de l'abbaye de Savigny en Normandie et rattachées à l’ordre de Cîteaux quelques années plus tard ; l’abbaye Notre-Dame de Bellefontaine et Notre-Dame des Gardes, à Saint-Georges-des-Gardes…
Le sanctuaire de Notre-Dame du Marillais, sur la commune de Saint-Florent-le-Vieil, est un haut-lieu de pèlerinage. Saint Maurille y établit une chapelle, après avoir été favorisé d’une apparition de la Sainte Vierge. C’est lors d’une visite à saint Florent que la Vierge Marie lui apparut, en 430, lui demandant de célébrer Sa Nativité.
La dévotion à Notre-Dame de Béhuard remonte également à saint Maurille ; il est difficile de le contester, d’autant plus que Maurille, avant d’être évêque, était prêtre à Chalonnes, à moins de dix kilomètres de l’île. Au XIe siècle, l’île Sainte-Marie, sur la Loire, devint l’île Béhuard, du nom du chevalier breton (Buhard) qui l’acquit en fief. Il la lègua à l’abbaye Saint-Nicolas d’Angers qui eut la charge du sanctuaire marial jusqu’au XVe siècle. Louis XI († 1484), après avoir invoqué NotreDame de Béhuard dans une tempête, se fait son bienfaiteur et fait construire un plus grand édifice.
Il existe de nombreuses églises et chapelles dédiées à Notre-Dame en Anjou. Déjà, plusieurs églises dédiées à Notre-Dame sont attestées à Angers au VIe siècle : l’actuelle église saint-Maurille, qui se trouve sur la place du Ralliement, s’appelait autrefois l’église Notre-Dame; une petite chapelle Notre-Dame, Notre-Dame-de-Charité, reconstruite et agrandie lors de la fondation de la célèbre abbaye du Ronceray en 1028 par Foulques Nerra, qui conserve l’antique autel de la crypte… À Chemillé, il semble que l’église Notre-Dame s’élève, à la fin du XIe siècle, à l’emplacement d’une « Chapelle Sainte Marie », mentionnée à l’époque de saint Maurille. On trouve également la chapelle Notre-Dame de Guérison d’Allones, chapelle du XVIIès, lieu de pèlerinage des gens du voyage depuis 1970 ; Notre-Dame des Eaux à Cheffes, chapelle des XIè et XVès, appelée également Notre-Dame de Saint-Sulpice ; l’église Notre-Dame de Cunault, chef d’œuvre de l’art roman ; la chapelle Notre-Dame de Montplacé, du XVIIès ; l’église Notre-Dame de l’Assomption à La Seguinière, datant du XIès, lieu où se trouve également une statue sculptée par Louis-Marie Grignion de Montfort, en 1713, intitulée Notre-Dame de Toute Patience ; l’église Notre-Dame de l’Assomption de Montilliers ; l’église Notre-Dame du Puy-Notre-Dame, datant du XIIès, contenant une relique de la ceinture de la Vierge Marie rapportée par Guillaume IX, duc d’Aquitaine, au retour de la croisade, qui devint une collégiale à la fin du XIIès ; la chapelle Notre-Dame-de-Guérison de Russé, datant du XVIIès; la chapelle Notre-Dame-de-Lorette, datant du XVIès, qui contient une tuile de la Santa Casa de Lorette ; la chapelle Notre-Dame-de Haute Foy de Saint-Paul-du-Bois, du XIVè-XVès ; la chapelle Notre-Dame-de Landemont de Saint-Sauveur -de-Landemont ; la chapelle Notre-Dame de l’Arceau de Toutlemonde, datant du XVIIès, etc.
La dévotion mariale des Angevins n’a donc pas cessé de croître depuis l’évangélisation de la région : en témoignent de nombreux lieux marials, que nous vous proposons de découvrir.
Sources
-Sr Marguerite Marie. L’enracinement d’une communauté de moniales cisterciennes à Notre-Dame-des-Gardes: Héritières de la foi d’un peuple, document accessible en ligne
-Dominique Le Tourneau (Mgr). Guide des sanctuaires mariaux de France. Paris : éd. Artège, 2019.
- Noël-Yves Tonnerre. « La place des abbayes cisterciennes dans l’histoire de l’Anjou », In : Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, accessible en ligne
[1] Cité par Sr Marguerite Marie, In : L’ENRACINEMENT D’UNE COMMUNAUTÉ DE MONIALES CISTERCIENNES À NOTRE-DAME DES GARDES : Héritières de la foi d’un peuple, accessible en ligne
-Sur l’ordre cistercien et la Vierge Marie, dans l’Encyclopédie mariale
-sur la fête de la Nativité de la Vierge Marie, dans l’Encyclopédie mariale
Nous présentons dans cette section quelques lieux marials importants du diocèse d'Angers: la grande chapelle de Notre-Dame-des- Ardilliers à Saumur , l’abbaye cistercienne Notre-Dame-de-Bellefontaine à Bégrolles-en-Mauge, la basilique Notre-Dame-du-Marillais à Saint-Florent-le-Vieil et la chapelle Notre-Dame-de-la-Charité de Saint-Laurent-de-la-Plaine.
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