Le 13 octobre 1884, LEON XIII terminait la célébration de la Messe dans la chapelle vaticane, entouré de quelques Cardinaux et membres du Vatican. Il s'arrêta soudainement au pied de l'autel et se tint là environ dix minutes, comme en extase, le visage blanc de lumière. Puis, allant immédiatement de la chapelle à son bureau, il composa la prière à saint Michel, avec instruction qu'elle soit récitée partout après chaque Messe basse.
Lorsqu'on lui demanda ce qui était arrivé, il expliqua qu'au moment où il s'apprêtait à quitter le pied de l'autel, il entendit soudainement deux voix : l'une douce et bonne, l'autre gutturale et dure : il semblait qu'elles venaient d'à-côté du tabernacle. Dans ce dialogue, Satan dit avec fierté pouvoir détruire l'Eglise, mais pour cela il demandait plus de temps et plus de puissance. Notre Seigneur accepta sa requête et lui demanda de combien de temps et de combien de puissance il avait besoin. Satan répondit qu'il avait besoin d'une centaine d'années et d'un plus grand pouvoir sur ceux qui avaient été mis à son service. Notre Seigneur accorda à Satan le temps et l'énergie demandés, en lui donnant toute liberté d'en disposer comme il le voulait.
Puis, Léon XIII eut une vision terrible : « j'ai vu la terre enveloppée dans les ténèbres et l'abîme, j'ai vu des légions de démons qui étaient dispersés à travers le monde pour détruire les œuvres de l'Eglise. Puis est apparu saint Michel Archange qui chassa les mauvais esprits dans l'abîme. »[1]
Première remarque biblique :
Dans la Bible, au livre de Job, nous lisons que le Seigneur permet à Satan de mettre à l'épreuve, non pas l'Eglise (qui n'existait pas encore), mais un homme juste, Job. Job ne perd pas la foi, et, à la fin, Job est guéri et glorifié. Ce passage de l'Ecriture nous donne de comprendre le dialogue que le pape Léon XIII a entendu : le Seigneur ne veut évidemment pas que l'Eglise soit détruite, mais il permet une épreuve.
Deuxième remarque biblique :
Dans la mentalité moderne, la vie est prise comme finalité ultime, au-delà du bien et du mal. C'est particulièrement visible dans la science-fiction et le cinéma qui nous montre des mort-vivants, des clones issus des mutations génétiques, et des monstres sans aucune référence au bien et au mal.
Le livre de l'Apocalypse nous montre quelque chose de très différent : la réalité ultime est l'amour de l'Agneau de Dieu, la vérité du Verbe de Dieu. Il y a un combat spirituel bien/mal, vérité/mensonge, amour/haine, justice/injustice. La « Bête » contre « l'Agneau ». « Babylone » contre « La Femme ». Et saint Michel interviendra (Ap 12,7). « Babylone », qui est la réalisation sociologique de l'idéologie de la Bête révoltée contre Dieu, s'effondrera.
La vision du pape Léon XIII correspond aussi à l'intervention de saint Michel (Ap 12, 7).
Remarque sur les apparitions mariales.
Les apparitions de Fatima, qui s'achèvent le jour anniversaire de la vision du pape Léon XIII, le 13 octobre, et elles se réfèrent elles aussi à un intense combat spirituel entre le bien et le mal, jusqu'à ce qu'advienne une victoire sur le mal (sans tomber dans le millénarisme) : une victoire inégalée dans l'histoire du monde, le triomphe du cœur immaculé de Marie.
Par ailleurs, il y a de nos jours un certain nombre de manifestations de l'ange saint Michel, c'est le cas des apparitions d'Itapiranga au Brésil (apparitions qui ont été reconnues en 1009) et c'était le cas à Garabandal (dont l'enquête a été récemment ré-ouverte). On signale aussi qu'une icône de St Michel Archange pleure à Rhodes, en Grèce, depuis le 26 octobre 2013. Cependant, l'ange de Fatima n'est pas explicitement l'archange saint Michel.
[1] Revue l'Appel du Ciel, Novembre 2013, p. 14
Françoise Breynaert