Une apparition à un très jeune évêque (Grégoire le Thaumaturge, vers 213-270)

Une apparition à un très jeune évêque (Grégoire le Thaumaturge, vers 213-270)

Un évêque à peine majeur.

Après avoir été à l'école d'Origène durant cinq ans, de 234 à 238, Grégoire fut nommé évêque, alors qu'il était à peine majeur, à Néo-Césarée dont il fut le premier évêque. Il se sent démuni. C'est alors que serait advenue une apparition.

Le récit de Grégoire de Nysse, au siècle suivant[1].

Plusieurs aspects de cette « vie de Grégoire le Thaumaturges » sont contestés, mais n'y a pas de raison sérieuse de soupçonner l'authenticité du récit de l'apparition, cohérent par le fond, malgré la difficulté de l'auteur à exprimer cette chose nouvelle. Rien ne laisse supposer que ce récit soit dépendant d'un modèle antérieur. Le récit est laborieux, il n'a rien de stéréotypé.

L'apparition éclaire saint Grégoire le Thaumaturge.

Le voyant est très lucide, il "surgit de son lit", ses yeux "s'échauffèrent"; il se remet en question, il tourne la tête selon l'ordre de saint Jean l'Evangéliste, etc.

Le jeune évêque a vu la Vierge, mais d'abord Jean l'Evangéliste. C'est Jean, le théologien par excellence, qui l'enseigne ; mais il l'a fait selon le désir et l'intercession de la Vierge.

La Mère du Seigneur est maternelle à toute détresse, mais elle n'agit pas par elle-même, elle fait agir son fils adoptif, saint Jean, qui lui a été légué au pied de la Croix (Jn 19, 25-26).

Grégoire le thaumaturge reçoit des lumières profondes qui vont lui permettre de réaliser sa grande œuvre spirituelle et doctrinale, et la mission épiscopale qui le dépassait.


[1] Vie de Grégoire le Thaumaturge (PG, t. XVI, 893-958)


Cf. René Laurentin et article « Grégoire le Thaumaturge », dans : René Laurentin et Patrick Sbalchiero, Dictionnaire encyclopédique des apparitions de la Vierge. Inventaire des origines à nos jours. Méthodologie, prosopopée, approche interdisciplinaire, Fayard, Paris 2007.

Synthèse F. Breynaert