Concile de Nicée (325) : Jésus visage humain de Dieu


 

Le concile de Nicée est le premier des conciles œcuméniques, qui s’est tenu en 325, sous l’égide de l’empereur Constantin 1er. Son objectif était de résoudre les problèmes dogmatiques liés à l’hérésie de l’arianisme. Le concile affirma en effet, contre Arius et ses zélateurs, la consubstantialité du Fils avec le Père, ce qui permit une profonde compréhension de la maternité divine et élabora à cet effet le symbole de foi que nous appelons symbole de Nicée.

 

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L’arianisme

La question en ce temps là était de savoir si Jésus est le visage humain de Dieu. À cette question, Arius répond : non. Il dit que si le Fils de Dieu était Dieu, dans le sens le plus fort du terme, il mettrait en échec la transcendance de Dieu même et le monothéisme biblique; et si le Fils de Dieu est engendré, alors il est inférieur, il est créé (= démiurge, demi-dieu).

Arius et surtout Apollinaire croient que le Verbe en s'incarnant a assumé un homme sans âme: il est lui-même l'âme de son humanité.

Le Christ n'est donc pas un médiateur solidaire avec Dieu et l'homme mais un intermédiaire. Dans cette réponse d'Arius et d'Apollinaire, la maternité véritable et surtout divine de Marie est rendue vaine.

La réponse des Pères du concile de Nicée (325)

Les Pères du concile de Nicée, au contraire, répondent : oui à la question de la divinité de Jésus. Ils argumentent ainsi :

"Qui m'a vu, a vu le Père" (Jn 14,9)

c'est la réponse bouleversante de Jésus à Philippe. Jésus est le visage humain de Dieu !

Le concile de Nicée affirme la foi en

"un seul Seigneur Jésus-Christ, le fils unique de Dieu, c'est-à-dire de même nature (substance) que le Père, il est Dieu né de Dieu, Lumière né de la Lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu, engendré non pas créé, consubstantiel au Père." (Cf. DS 125)

Le Christ est donc vrai médiateur, solidaire avec les deux parties: il est vraiment homme et vraiment Dieu. Comme tel, il nous a vraiment sauvés :

"Pour nous les hommes et pour notre salut, il se fit homme".

St Athanase, qui participa au Concile dira :

"Si le Fils était une créature, l'homme resterait simplement mortel, sans être uni à Dieu. (...) L'homme ne pouvait pas être divinisé en restant uni à une créature, si le Fils n'était pas vrai Dieu." [1]

L'apollinarisme sera condamné par le premier concile de Constantinople (381), qui dans son symbole reprend celui de Nicée et lui donne sa forme définitive, entré dans l'usage liturgique de l'Église (Cf.DS 150).

Le concile de Nicée et la Vierge Marie

Les Pères du concile de Nicée affirmèrent avec force la consubstantialité du Fils avec le Père, c'est pourquoi il est clair qu'ils permirent une profonde compréhension de la maternité divine (Marie conçoit Jésus qui est de même nature que le Père... vrai Dieu né du vrai Dieu).

En outre, en soulignant avec force que le Fils s'est fait homme "pour nous et pour notre salut", indirectement il est précisé que la maternité divine garantit notre salut.

Dans ce contexte, il n'est pas étrange que l'empereur Constantin dans son discours au concile, ait déjà fait usage du titre "Theotokos."[2]

 

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Pour en savoir plus

 

-Sur l’Incarnation et st Athanase, dans l’Encyclopédie mariale

-sur le Christ comme manifestation corporelle du Verbe divin (st Athanase), dans l’Encyclopédie mariale

-sur le Christ qui nous divinise (st Athanase), dans l’Encyclopédie mariale

-sur Marie Mère de Dieu, dans l’Encyclopédie mariale

-sur les sept conciles œcuméniques et Marie, dans l’Encyclopédie mariale

-sur la doctrine mariale de l’Église, dans l’Encyclopédie mariale