Le Fils de Dieu est venu en ce monde
Le Fils de Dieu, engendré du Père avant tous les siècles, coéternel avec lui dans une égalité perpétuelle et consubstantielle, est venu en ce monde par le moyen d'une vierge choisie pour ce mystère de miséricorde ; en elle et par elle, « la Sagesse s'est bâti une maison » (Pr 9,1), et la Divinité immuable du Verbe s'est associé la forme de l'esclave (Phil 2,7), à la ressemblance de la chair du péché (Rm 8,3).
Rien pourtant ne lui manque de la gloire qu'il a en lui-même et avec le Père et l'Esprit-Saint, car la nature de son essence suprême et éternelle n'admet ni diminution ni changement.
Mais, à cause de notre faiblesse, il s'est rabaissé lui-même pour ceux qui ne pouvaient se hausser jusqu'à lui, et il a couvert d'un voile charnel la splendeur de sa majesté, que notre regard n'aurait pu supporter. (...)
Il a pris en main notre cause
Si la lumière s'est dirigée vers les aveugles, la force vers les faibles, la miséricorde vers les malheureux, c'est par un effet de son infinie puissance : le Fils de Dieu s'est uni à la substance humaine et a pris en main notre cause pour réparer notre nature qu'il avait créée, et détruire la mort qu'il n'avait pas faite (Sg 1,3) »
Saint Léon le grand, sermon 5 pour Noël par J. LECLERCQ, Sources Chrétiennes 22, Cerf, Paris, 1947, p. 115