La preuve de la virginité apportée par le Protévangile XX veut rendre le fait incontestable : une accoucheuse et son amie Salomé témoignent que Marie est vierge-mère.
L'auteur reconnaît l'enseignement théologique défendu par la grande église, mais il en dépasse les propositions : la présence du divin se révèle avec le symbole de la nuée lumineuse dans la grotte. Il y a là une théophanie.
Un approfondissement est possible en réfléchissant sur l'épisode de la transfiguration[1]. De la nuée se fait entendre une voix qui proclame Fils de Dieu Jésus, qui est alors une source lumineuse. La nuée se dissipe, la luminosité disparaît et Jésus est présent en toute son humanité au regard stupéfait des trois apôtres. À la naissance de Jésus, le Père personnifié et voilé par la nuée, en se retirant laisse à Marie son Fils, lumière pure, qui est déjà devenu homme :
« Une nuée lumineuse couvrait la grotte. Et la sage-femme dit : Mon âme a été exaltée aujourd'hui, parce que aujourd'hui mes yeux ont vu des choses extraordinaires : le salut est né pour Israël. Et aussitôt la nuée se retira de la grotte et une grande lumière apparut dans la grotte, au point que les yeux ne pouvaient la supporter. Et, petit a petit, cette lumière se retirait jusqu'à ce qu'apparut un nouveau-né. » [2]
[1] cf. Mt 17,1-9; Mc 9,2-12; Lc 9,28-36
[2] Protévangile de Jacques 19 ; texte dans Ecrits apocryphes chrétiens, sous la direction de F.BOVON et P.GEOLTRAIN, La Pléiades, Paris 1997, p.99
A. Gila