Dans sa lettre apostolique intitulée Mulieris dignitatem du 15 août 1988, le pape Jean-Paul II parle de la maternité comme fruit du don de soi réciproque et de son lien avec l’Alliance
[18] [...] La maternité est le fruit de l'union matrimoniale d'un homme et d'une femme, de la «connaissance» biblique qui correspond à «l'union des deux dans la chair» (cf. Gn 2, 24) [...] La «connaissance» biblique ne se réalise selon la vérité de la personne que lorsque le don de soi réciproque n'est pas dévié par le désir de l'homme de devenir «maître» de son épouse («lui dominera sur toi») ni par le fait, chez la femme, d'en rester à ses propres instincts («le désir te portera vers ton mari»: Gn 3, 16).
Le don réciproque des personnes dans le mariage s'ouvre au don d'une nouvelle vie, d'un nouvel être humain qui est aussi une personne comme ses parents. La maternité comporte dès son origine une ouverture particulière à cette personne nouvelle: c'est justement là le «rôle» de la femme. Dans cette ouverture, dans la conception et l'enfantement, la femme «se trouve par le don désintéressé d'elle-même». [...]
La conception et la naissance d'un nouvel être humain s'accompagnent, selon la Bible, de ces paroles de la femme-mère: «J'ai acquis un homme de par le Seigneur» (Gn 4, 1). L'exclamation d'Ève, «mère de tous les vivants», se répète chaque fois que vient au monde un nouvel être humain, elle exprime la joie de la femme et sa conscience de participer au grand mystère de la génération éternelle. Les époux participent à la puissance créatrice de Dieu! [...]
La maternité est liée à la structure personnelle de l'être féminin et à la dimension personnelle du don:
«J'ai acquis un homme de par le Seigneur» (Gn 4, 1).
Le Créateur fait aux parents le don de l'enfant. Pour la femme, ce fait se relie d'une manière spéciale à «un don désintéressé de soi». Les paroles de Marie à l'Annonciation:
«Qu'il m'advienne selon ta parole!» (Lc 1, 38)
signifient la disponibilité de la femme au don de soi et à l'accueil de la vie nouvelle.
[19] [...] Précisément parce que la nouvelle Alliance doit être accomplie «dans la chair et le sang», elle commence dans la Mère. Grâce à elle seulement et grâce à son «fiat» virginal et maternel, le «Fils du Très-Haut» peut dire au Père:
«Tu m'as façonné un corps. Voici, je viens pour faire, ô Dieu, ta volonté» (cf. He 10, 5. 7).
La maternité de la femme a été introduite dans l'ordre de l'Alliance que Dieu a établie avec l'homme en Jésus Christ.
Et chaque fois, toutes les fois que la maternité de la femme se reproduit sur la terre dans l'histoire humaine, elle reste désormais toujours en rapport avec l'Alliance que Dieu a établie avec le genre humain grâce à la maternité de la Mère de Dieu.
Source :
-Jean Paul II, Lettre apostolique Mulieris dignitatem, n°18-19, 15 août 1988.
-sur l'Ancien Testament, chemin de Marie, dans l’Encyclopédie mariale
- sur Marie et la vocation de la femme, dans l’Encyclopédie mariale
-sur Thérèse de L. : par Marie, devenir la Femme nouvelle, dans l’Encyclopédie mariale
-sur les encycliques mariales de Jean-Paul II, dans l’Encyclopédie mariale
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