Le « channeling » est devenu une notion importante du spiritisme. C’est pourtant un terme appartenant en plein au New Age. Il signifie : transmission, communication invisible, médiumnique. Il s’agit d’une liaison extraordinaire entre un homme et une entité du « plan astral », un « maître ascensionnée », voire un « extraterrestre » ! Né dans l’Amérique des années 80, le channeling est en fait une résurgence à peine travestie du spiritisme, remis au goût actuel grâce à l’adoption d’un vocabulaire pseudo technologique. Ainsi, le channeling parle-t-il moins « d’esprits » que « d’êtres de lumière », moins de tables tournantes que de canaux de transmission, moins d’au-delà que de voyage astral, mais le résultat est en tous points identique !
Une différence existe cependant avec le spiritisme de Kardec : les communications concernent moins les êtres humains liés par la parenté, la proximité de pensée, etc. que des êtres désincarnés, initiés, privilégiés…
Le channeling, c’est le spiritisme de la fin du XXème siècle. Il reste aussi incompatible avec la foi chrétienne que les théories de Kardec et de ses émules.
Le channeling consiste soit à se brancher sur un « canal » pour communiquer avec un monde invisible et peuplé d’entités spirituelles, soit à écouter une créature de l’au-delà parler par un canal, entendons par la bouche d’un homme. Peu importe d’ailleurs l’identité de cette « créature de l’au-delà » ! L’important c’est de réussir à établir le contact. Ainsi, Jésus serait lui-même « canal », non de la grâce divine mais d’une liaison entre ce monde et l’au-delà, à la manière dont la pythie de Delphes aurait servi aux Grecs de courroie de transmission à Apollon ! De grands mystiques chrétiens sont ainsi identifiés à des « channels » : saint Jean de la Croix, sainte Thérèse d’Avila, etc. Même le "prophète" Mahomet est rangé parmi ces « maîtres » de l’au-delà !
Il y a pire : outre ces figures spirituelles du passé, le spiritisme version channeling récupère d’autres héros folkloriques et légendaires : elfes, fées, mandragores, dévas (plantes du légendaire jardin de Findhorn, lieu sacré du New Age), habitants de l’Atlantide, extra-terrestres, anges à la morphologie fantastique…
Bref, on fait feu de tout bois dans une démarche clairement racoleuse, syncrétiste et relativiste.