Au XIXe siècle, « l’esprit » Zéphyr prétend révéler à Kardec, fondateur du spiritisme moderne, qu’il serait la réincarnation d’un druide gaulois !
Aujourd'hui, la réincarnation est à la mode. Mais cette notion religieuse venue de l’Hindouisme et du Bouddhisme en particulier, adoptée par le spiritisme, celle-ci est complètement éloignée du Christianisme. Pourquoi ?
Ancien et Nouveau Testaments disent que l’homme est fait pour Dieu et qu'il est promis dans la foi à l’éternité que Dieu est venu partager en Jésus. Cette éternité n’est pas un éternel recommencement de l’existence terrestre mais une promesse de partage du bonheur et de la joie divine après le trépas.
Les religions confessant la réincarnation partagent le point de vue que le temps n’est pas une durée linéaire, vectorielle, au sens où l’entend Juifs et Chrétiens ; d’un point A (la Création) à un point B (la Parousie). Leur histoire est cyclique, comme celle de chaque personne : l’homme naît, vit, meurt puis se réincarne en telle ou telle être vivant selon ses efforts à tendre vers le Bien. C’est la roue des « renaissances » (samsara). Mais cette perception, qui dévalue gravement la valeur de l’existence, unique aux yeux des Chrétiens, puisque donnée gratuitement par Dieu, méconnaît l'éternité et n'imagine donc l'avenir que comme la succession d'infinis temps terrestres, ce qui n'a pas de sens et qui serait en plus une véritable horreur.
Mais dans le spiritisme, les choses sont bien pires. En effet, cette forme de paganisme vide la réincarnation orientale de sa substance spirituelle en la dissociant de la souffrance inhérente à la vie matérielle ici-bas - lieu des apparences - et aux passions humaines. Le spiritisme n’a que faire de la problématique spirituelle du Bouddhisme par exemple, axée sur le progrès moral par le dépassement (ascétique) des apparences de ce monde.
Le spiritisme récupère la notion de réincarnation réduisant celle-ci à une étape dans le processus de « montée » vers la « lumière » : si un homme mène une vie immorale, il ne pourra progresser après sa disparition mais reviendra sur cette terre afin de se perfectionner. Tout le système religieux asiatique est ainsi évacué. Fini la réalité des apparences d’ici-bas confessées par le Bouddhisme ; fini les efforts nécessaires pour transcender les désirs humains, sources de confusion et de douleur ! Le spiritisme, ou l’art de vider la substance d’une culture religieuse lointaine pour en conserver l’attrait exotique !
Pis encore : le spiritisme - Allan Kardec et Léon Denis en tête - érigent la réincarnation en une loi scientifique régissant l’au-delà ! C’est la manière du scientisme « d'expliquer » les choses au tournant du XXème siècle !
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