Sainte Bernadette Soubirous (1844-1879)

Marie de Nazareth

Bernadette Soubirous (Sainte Bernadette). Public domain, via Wikimedia Commons.

Bernadette Soubirous, que l’on connaît mieux sous le nom de ste Bernadette, est née le 7 janvier 1844 à Lourdes en Bigorre (Hautes-Pyrénées). C’est là, à Lourdes, qu’elle fut gratifiée, à l’âge de 14 ans, de dix-huit apparitions de la Vierge Marie, entre le 11 février et le 16 juillet 1858, à la grotte de Massabielle. Devenue religieuse à Nevers, Bernadette Soubirous y termina ses jours, le 16 avril 1879. Béatifiée le 14 juin 1925, puis canonisée le 8 décembre 1933, par le pape Pie XI , Bernadette Soubirous est maintenant connue sous le nom de ste Bernadette ou sainte Bernadette Soubirous. On la fête le 18 février, mais aussi le 16 avril.

 

Pour prier la neuvaine "Sur les pas de Bernadette, pour redire oui à Dieu avec Marie", préparée par le père André Cabes, ancien recteur du sanctuaire de Lourdes, en ligne 

 

 

L’enfance de Bernadette Soubirous (ste Bernadette)

Le Moulin de Boly, lieu de naissance de Bernadette Soubirous.

Bernadette Soubirous (ste Bernadette) est née le 7 janvier 1844, de François Soubirous, meunier, et de Louise Castérot. Elle est l’aînée d'une famille de neuf enfants dont plusieurs mourront en bas âge. Cette famille de meuniers, qui sera ruinée par l’arrivée des moulins à vapeur, et dont le père deviendra journalier, vit alors dignement au moulin de Boly, qui se situe au pied du château-fort de Lourdes.

À la suite d’un accident domestique, sa mère ne pouvant plus l’allaiter, Bernadette Soubirous est placée chez une nourrice, Marie Lagües, à Bartrès, un an et demi, avant de revenir dans sa famille à Lourdes. Bernadette et les siens vont vivre jusqu’en 1854, en ce lieu, que Bernadette Soubirous appelait « Le Moulin du bonheur ».

La santé de Bernadette Soubirous est cependant précaire : dès l’âge de 6 ans, elle souffre déjà d’asthme, de maux d’estomac et de la rate.

De très lourdes épreuves

Par malheur, le père de Bernadette Soubirous se crève un œil en repiquant les meules du moulin, et, en 1854, et la famille Soubirous doit déménager en urgence.

Durant l'automne 1855, une épidémie de choléra déferle sur Lourdes. Bernadette en réchappe mais sa santé, devenue fragile dès ses 6 ans, se détériore un peu plus. À la mort de la grand-mère Castérot, les Soubirous peuvent acheter un peu de bétail et louer le moulin de Sarrabeyrouse d'Arcizac-ez-Angles, mais en 1856, une famine survient.

Bernadette Soubirous doit quitter les siens pour entrer au service de sa marraine, appelée tante Bernarde.

La misère au cachot

Le cachot rue des Petits Fossés à Lourdes.

Début 1857, à cause du chômage, les Soubirous revenus à Lourdes sont expulsés de la maison Rives et s'installent au cachot, sombre pièce de 3,72 m sur 4,40 m de l'ancienne prison désaffectée…

Pour comble de malheur, la gendarmerie débarque au cachot le 27 mars 1857 et arrête François Soubirous, suspecté de vol: deux sacs de farine ont en effet été dérobés chez le boulanger Maison grosse, et celui-ci soupçonne le père de Bernadette, à cause de la misère dans laquelle vit la famille Soubirous, du larcin.

En septembre 1857, Bernadette, qui a 13 ans, retourne chez sa nourrice à Bartrès, où elle s’emploie à garder les moutons. Peu à peu, le désir de Bernadette Soubirous de pouvoir communier s’aiguise, et, afin de pouvoir y être autorisée, elle reçoit le soir des cours de catéchisme.

Le 17 janvier 1858, elle revient à Lourdes, chez les siens, qui lui manquent, dans le grand froid du cachot, rue des Petits Fossés. Elle est accueillie à l'Hospice de Lourdes, dirigé par les Sœurs de la Charité de Nevers, pour y apprendre à lire et à écrire afin de préparer sa première communion.

La première communion de Bernadette Soubirous

C’est un mois plus tard, le 11 février 1858, que Bernadette Soubirous sera gratifiée de la première apparition de la Vierge Marie, et elle vivra sa première confession le 13 février, juste avant la seconde apparition. Bernadette sera ensuite enseignée et préparée par la Vierge Marie, et c’est le 3 juin 1858, jour de la Fête Dieu, à l’âge de quatorze ans, que Bernadette Soubirous pourra enfin recevoir l’eucharistie, et faire ainsi sa première communion dans la chapelle de l'Hospice de Lourdes, entourée par les sœurs de Nevers et d'autres enfants aussi pauvres qu'elle. Quelques semaines plus tard, Bernadette Soubirous sera gratifiée de la toute dernière et dix-huitième apparition de la Vierge Marie, le 16 juillet (en la fête de N-D du mont Carmel).

Les apparitions de la Vierge Marie à Bernadette Soubirous

Première apparition, silencieuse, le 11 février 1858. La Vierge Marie fait le signe de la croix et Bernadette le fait également. Vitrail de la basilique de l'Immaculée-Conception, Lourdes. Gérard, CC BY-SA 4.0 , via Wikimedia Commons

Entre le jeudi 11 février et le 16 juillet 1858, soit en l’espace de six mois, Bernadette Soubirous a été gratifiée de dix-huit apparitions mariales, sur les bords du gave de Pau, à la grotte de Massabielle. Ces apparitions, qui s’accompagnèrent de rassemblements de plus en plus nombreux, émurent les autorités civiles et ecclésiastiques.

Ces événements sont survenus 12 ans après l' apparition mariale de La Salette, en 1846, et dix ans après celles de 1848 de Nouilhan, qui ont relancé le culte marial en Bigorre.

Ce qui a permis la reconnaissance très rapide des apparitions mariales de Lourdes, c’est le fait que Bernadette ait rapporté les paroles de la Vierge Marie, qui s’est révélée à Bernadette, le jour même de la fête de l’Annonciation, le 25 mars 1858, comme étant l’Immaculée Conception, lui disant, en patois :

« Que soy era Immaculada Councepciou »

Il était en effet impossible que Bernadette, qui avait très peu d’instruction, inventât ce titre. En outre, le dogme de l'Immaculée Conception venait en effet d’être proclamé quatre ans plus tôt, le 8 décembre 1854, dans la bulle " Ineffabilis Deus ", par le bienheureux pape Pie IX.

Le fait que la Vierge Marie se révèle à Bernadette Soubirous comme l’Immaculée Conception, fut donc décisif dans la reconnaissance de ces apparitions. Leur authenticité fut reconnue par l’évêque de Tarbes, Mgr Laurence, dès le 18 janvier 1862, soit quatre ans après les apparitions à Bernadette Soubirous.

Le vénérable pape Pie XII, relisant l’événement cents ans plus tard, dans son encyclique Le Pèlerinage de Lourdes, a d’ailleurs parlé de cette apparition de Lourdes comme d’une « confirmation céleste » de la promulgation du dogme par Pie IX.

La basilique de l'Immaculée conception fut consacrée quelques années plus tard, en 1876, et la dévotion mariale prit alors beaucoup d’ampleur à Lourdes, pour devenir l’un des sanctuaires marials les plus visités, jusqu’à six millions de pèlerins par an…

Les premières apparitions

Les premières apparitions de la Vierge Marie furent silencieuses. La Dame invita Bernadette Soubirous à faire le signe de la croix et à dire son chapelet.

Le 18 février, la Dame demanda à Bernadette de "lui faire la grâce de venir ici pendant quinze jours".

Fin février, la Dame, appelant à la conversion et à la prière pour les pécheurs, demanda à Bernadette Soubirous des gestes concrets de pénitence :

"Allez boire à la fontaine et vous y laver..."

Le 2 mars, la Dame chargea Bernadette de mission :

"Allez dire aux prêtres qu'on vienne ici en procession et qu'on y bâtisse une chapelle."

La seizième apparition (25 mars 1858)

Seizième apparition, le 25 mars 1858.

C'est seulement à la 16ème apparition, le 25 mars, en la fête de l'Annonciation, que la Dame révéla son nom à Bernadette Soubirous:

"Je suis l'Immaculée Conception."

Les dernières apparitions

Les deux dernières apparitions (le 7 avril, mercredi de Pâques, et le 16 juillet 1858) seront, à nouveau, silencieuses. Marie a confié à Bernadette trois secrets qui n'ont jamais pu lui être arrachés. La dernière apparition a eu lieu le 16 juillet 1858, en la fête de Notre-Dame du mont-Carmel, ce qui a permis d’établir un lien spirituel profond entre Notre-Dame de Lourdes et Notre-Dame du mont Carmel.

Cette dernière apparition à Bernadette Soubirous sera, comme la première, toute silencieuse. Autour de Massabielle on évoque déjà plusieurs miracles.

Après les apparitions

Chapelle du couvent saint-Gildard où mourut Bernadette. Moreau.henri, CC BY-SA 3.0 , via Wikimedia Commons.

C’est le 7 juillet 1866, après avoir hésité entre plusieurs congrégations, que Bernadette Soubirous entre comme novice chez les sœurs de la Charité du couvent Saint-Gildard, qui l’avaient instruite, à la Maison-Mère de la Congrégation à Nevers, et prononce ses vœux le 30 octobre 1867. Elle y reste près de treize ans, occupant, notamment, l'emploi d'infirmière, puis de sacristine.

Châsse de sainte Bernadette. Roock at pl.wikipediaderivative work: Rabanus Flavus, CC BY-SA 3.0 , via Wikimedia Commons.

Son corps, incorrompu, est exposé dans une chasse de verre, et attire chaque année de nombreux pèlerins, qui viennent vénérer cette grande sainte.

La spiritualité de ste Bernadette

Bernadette Soubirous est un être simple, pleine de bon sens et de joie de vivre. N'ayant pas la moindre propension à l'introspection, elle ne s'analyse jamais et se confie à peine, et son comportement ne laisse pas deviner la profondeur de sa spiritualité, ancrée dans l’amour d’un quotidien humble et l’offrande de ses souffrances, physiques comme spirituelles. À la fin de sa vie, atteinte de tuberculose, elle connaîtra, comme sainte Thérèse de Lisieux , une terrible nuit de la foi. C’est en s’appuyant sur la Vierge Marie qu’elle en triomphera. Elle a composée une prière à la Vierge Marie, dans laquelle elle évoque le bonheur des apparitions et demande la vertu d’humilité, qui lui était si chère. En outre, pénétrer dans le mystère de l’eucharistie a été pour Bernadette Soubirous une expérience fondamentale, qui l’a accompagnée durant toute sa courte vie.

Prier ste Bernadette

La neuvaine

L’Association Marie de Nazareth vous propose une neuvaine à ste Bernadette, disponible soit sous forme papier en livret, intitulée « neuvaine sur les pas de Bernadette, pour redire oui à Dieu avec Marie, préparée par le père André Cabes, ancien recteur du sanctuaire de Lourdes, soit en ligne.

Cliquez ici pour vous inscrire à la neuvaine en ligne 

 

La postérité de ste Bernadette dans l’art

La personnalité de Bernadette Soubirous et les apparitions de Lourdes ont fasciné de nombreux écrivains et artistes: Zola, Huymans et Mauriac, mais aussi le poète, romancier et dramaturge autrichien juif Franz Werfel. Ce dernier, fuyant les troupes allemandes, se retrouve en juin 1940 à Lourdes et s'intéresse à Bernadette Soubirous. Il fait alors le vœu d'écrire un livre sur Bernadette Soubirous s'il parvient à émigrer aux Etats-Unis: ("Si j'arrivais à m'échapper et à atteindre le rivage d'Amérique, la première chose que j'écrirais serait Le Chant de Bernadette").

Ayant réussi à émigrer, Werfel publie en 1942, pour accomplir sa promesse, le magnifique récit romancé intitulé Le Chant de Bernadette, immense succès aux États-Unis, qui, dès 1943, sera adapté au cinéma par Henry King. Le film sera lui-même un immense succès. D’autres réalisateurs étrangers s’intéresseront à sainte Bernadette : les réalisateurs argentins León Klimovsky, Aquella joven de blanco (Bernadette de Lourdes, 1965) et Nicolás Del Boca (Bernadette, 1981), par exemple.

En France, de nombreux films ont été consacrés à l’histoire de Bernadette Soubirous : on peut citer Le Miracle de Lourdes, (1926) de Bernard Simon, le film Il suffit d’aimer, de Robert Darenne (1960) , dont Gilbert Cesbron fut le scénariste, L'Affaire Lourdes, (1967) téléfilm français de Marcel Bluwal, les deux films de Jean Delannoy Bernadette (1988), et La Passion de Bernadette (1989), le film de Jean Sagols Je m'appelle Bernadette, etc.

Une comédie musicale, de Roberto Ciurleo et Éléonore de Galard, avec la participation de Gad Elmaleh, intitulée Bernadette de Lourdes, a vu le jour en 2019. Bernadette Soubirous est magistralement interprétée par la jeune chanteuse Eyma, qui a 17 ans.

Pour en savoir plus sur sainte Bernadette Soubirous

 

Découvrez le livre de Vittorio Messori intitulé Bernadette ne nous a pas trompés, qui a longuement enquêté  sur la véracité du témoignage de Bernadette.