La connaissance de l'Eglise primitive a permis à J-H Newman de comprendre beaucoup de choses : comment le dogme se développait dans l'histoire à partir de son principe, comment le rôle du pape est fondé par le Christ mais s'épanouit dans certaines circonstance..., et aussi, tout ce que l'Ecrite implique au sujet des anges.
« Je dois, il me semble, mon opinion définitive sur les anges, à l'école d'Alexandrie [c'est à dire la tradition d'Origène, Cyrille et Athanase] et à l'Eglise primitive.
Je les regardais non seulement comme ls ministres employés par le Créateur dans les dispensations faites aux juifs et aux chrétiens, ainsi que nous le lisons clairement dans l'Ecriture, mais, en allant plus avant, comme les agents de l'économie du monde visible, ainsi que l'Ecriture l'implique aussi.
Je les considérais comme étant les causes réelles du mouvement, de la lumière de la vie, et des principes élémentaires de l'univers physique, qui offrent à nos sens leurs combinaisons et nous suggèrent alors la notion de cause et d'effet et ce qu'on appelle les lois de la nature.
J'ai développé cette doctrine dans mon sermon pour la Saint-Michel, écrit en 1831 [J-H. Newman était alors un prêtre anglican]. Je dis des anges : « chaque souffle d'air, chaque rayon de lumière et de chaleur, toutes les beautés de la nature sont pour ainsi dire les parures de leurs vêtements, l'ondulation des robes de ceux dont la face contemple l'Eternel ».
Plus loin je pose la question : quelles seraient les pensées d'un homme qui « en examinant une fleur, une plante, un caillou ou un rayon de lumière, qu'il considère comme très inférieurs à lui, dans l'échelle de l'existence, s'apercevait soudainement qu'il est en présence d'un être très puissant, caché sous les choses visibles qu'il examine, et qui tout en dissimulant sa main savante, leur donne leur beauté, leur grâce et leur perfection, car il est l'instrument de Dieu à cet effet ?
Ou mieux encore, s'il découvrait que les objets qu'il analyse si avidement sont la robe et les parures de cet être ? »
Je fais alors cette remarque : « Nous pouvons dire dans la reconnaissance et l'humilité de nos cœurs, comme les trois enfants de la fournaise : "O vous tous ! ouvrages du Seigneur, etc... bénissez le Seigneur, louez-le et glorifiez-le à, jamais !" » [1]
[1] J-H. Newman, Apologia pro vita sua ou Histoire de mes opinions religieuses, publié par Newman en 1864. Traduction française éditions Desclée de Bourwer, Paris 1964, p. 151-152
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