La mission de l'Église fondée sur la divinité de Jésus

La mission, conséquence de la divinité de Jésus

Dans l'Ancien Testament, la mission est "centripète": vers Sion.

Il y a dans l'histoire d'Israël un début d'ouverture universelle, notamment avec le prophète Isa?e... On espérait alors est que tous les peuples viennent adorer à Sion (cf. Isa?e 56,1-8 ; 66,17-24 ; Zacharie 14), le mouvement est centripète : vers Sion.

Dans la même logique, il dit aux disciples : "Ne prenez pas le chemin des païens et n'entrez pas dans une ville des Samaritains" (Mt 10,5). Et Jésus, s'il rencontre une cananéenne sur son chemin, il n'hésite pas à dire que son message ne s'adresse qu'à Israël, supposé être seul prêt à le recevoir (Mt 15,24-26) : on ne jette pas de perles aux pourceaux (Mt 7,6).

Jésus commence une mission universelle.

Cependant, quand Jésus voit quelqu'un issu du paganisme montrer une foi comparable à celle d'un israélite, il n'hésite pas à lui donner un signe du Royaume (Mt 15,28 ; Jn 4 ; Mt 8,10).

Quand l'Eglise se mettra à pratiquer la mission centrifuge, c'est-à-dire à ne pas attendre que les peuples viennent à Sion mais à venir vers eux, elle appuiera sa démarche sur les épisodes où Jésus était entré en contact avec des païens et leur avait porté la parole du Royaume.

De plus, si les chefs juifs, qui ont rejeté le pardon offert en Jésus, peuvent être pardonnés le jour de la Pentecôte (Actes 3, 17-21), alors le pardon de Dieu peut aussi concerner les païens qui eux, l'acceptent.

Un certain nombre de païens adhéraient à la foi d'Israël mais refusaient la circoncision qui marque une appartenance politique au peuple d'Israël : ce sont les "craignant-Dieu".

Lorsqu'au "concile" de Jérusalem (Ac 15) les apôtres suppriment pour les païens convertis l'exigence de la circoncision, c'est le signe qu'ils renoncent à ce que la foi chrétienne ait une implication politique directe, en lien avec Israël en tant que nation.

Progressivement Jésus est compris comme Torah et Temple nouveaux. De ce fait, Jésus a été considéré comme tout aussi préexistant que la "Torah complète" (dans l'Ancien Testament, Siracide 24 explique que la Torah est pré-existante à la création du monde ; en voyant Jésus dévoiler la Torah, les disciples combien plus Jésus est pré-existant !)

Et Jésus l'affirme : « Avant Abraham, je suis » (Jn 8,58).

Le Prologue de saint Jean dit que Jésus est le Verbe de Dieu, auprès de Dieu, le Verbe qui est Dieu est qui est venu chez les siens (Jn 1).

Tout en dévoilant sa divinité, Jésus se désigne aussi avec l'étrange expression « Fils de l'homme », comme pour nous dire qu'il veut rejoindre tout homme. (Mc 2, 27-28 ; Mt 12, 8 ; Lc 6, 5 ; Mc 8, 31 ; Lc 12, 8-9 ; Jn 12, 34 ; Jn 13, 31...)

Saint Paul peut alors dire que Jésus était l'Adam à l'image de Dieu (1 Co 15,45-49), issu de Dieu plus encore qu'Adam.

Parce que l'Eglise comprend cela, l'Eglise comprend aussi que Jésus peut rejoindre tout homme.

C'est pourquoi,

"Le Christ est la plénitude de toute la révélation."

(Vatican II, Dei Verbum n°2)

"Cette révélation définitive que Dieu fait de lui-même est la raison fondamentale pour laquelle l'Eglise est missionnaire par sa nature."

(Jean Paul II, Redemptoris Missio n° 5)

Le fait que la mission réussise, le fait que le Christ soit capable de rejoindre tout homme, voilà une preuve à fortiori de sa divinité.


Synthèse Françoise Breynaert