Dans son chapitre 7 « Le message des paraboles » (Benoît XVI, Jésus de Nazareth, tome I, Flammarion, Paris 2007, p. 207-243), Benoît XVI explique :
1) Nature et finalité des paraboles
2) Jésus lui-même est la semence, il est le Royaume de Dieu en personne
3) Qu'est-ce en fait qu'une parabole ? Et que cherche celui qui la dit ?
4) La parabole du bon Samaritain
5) La parabole des deux frères et du père miséricordieux
6) La parabole du riche et du pauvre Lazare
Sans pouvoir résumer un chapitre aussi dense, nous allons souligner deux aspects :
L'annonce de la divinité de Jésus.
Le pape Benoît XVI, dit que les paraboles « laissent entrevoir le mystère divin du Christ », et parmi celles qui atteignent « le plus haut degré de clarté », il évoque la parabole des vignerons homicides [1].
La parabole des vignerons homicides (Mc 12, 1-12 ; cf. Mt 21, 37-39 ; Lc 20, 13-15) s'adresse à tous, y compris et surtout les ennemis de Jésus. Un homme plante une vigne et la loue à des vignerons qui maltraitent ou tuent les serviteurs qu'il leur envoie pour percevoir les fruits de la vigne.
« Il lui restait encore quelqu'un, son fils bien-aimé » (Mc 12, 6).
F. Dreyfus dit : « Jésus se présente ici clairement comme le Fils de Dieu, en se distinguant des prophètes qui ne sont que serviteurs. Et en même temps cette lumière trop vive pour les auditeurs est comme tamisée par le genre littéraire de la parabole. » [2]. INterprétation reprise par Benoît XVI.
L'annonce du mystère rédempteur de la Croix dans les paraboles, qui demeurent pour cela mystérieuse...
« A vous [c'est-à-dire au cercle des disciples], Dieu a donné le mystère du Règne de Dieu ; mais pour ceux qui sont au-dehors, tout est énigmatique, afin que [comme il est écrit] "ils voient et cependant ne voient pas, entendent et cependant ne comprennent pas, à moins qu'ils ne se convertissent et que Dieu ne leur pardonne" » (Mc 4, 11-12).
« Que signifie cela ? Est-ce que par hasard les paraboles du Seigneur serviraient à rendre son message inaccessible pour mieux le réserver à un petit cercle d'élus à qui il les expliquerait lui-même ? Les paraboles sont-elles là non pour ouvrir, mais pour fermer ? Dieu prend-il le parti de ne vouloir qu'une élite, et non l'ensemble, la totalité de nous tous ? »[3]
La réponse de Benoît XVI ne reprend pas l'idée de François Dreyfus qui imaginait [4] une élite temporaire en ajoutant qu'il fallait que, très vite, on ne soit plus élitiste pour ne pas ouvrir la porte aux apocryphes gnostiques qui se réclamaient d'un enseignement secret de Jésus.
La réponse de Benoît XVI consiste à observer qu'en Mc 4, 11-12 Jésus cite le prophète Isaïe (et l'adoucit), voulant signifier que ce qui ne pouvait pas être compris le serait à travers le scandale de son échec apparent, le scandale de la croix. Il observe le contexte de Mc 4, 11-12 (parabole de la semence) et rapproche ce contexte de l'enseignement de Jésus la veille de sa passion : « si le grain de blé ne meurt » et que par sa mort « il attirera tous les hommes » (Jn 12, 24-32). Et il conclut :
« Ainsi les paraboles parlent de façon cachée du mystère de la croix ; mieux, elles en font intrinsèquement partie » [5]
[1] Benoît XVI, Jésus de Nazareth, tome I, Flammarion, Paris 2007, p. 215
[2] François DREYFUS, Jésus savait-il qu'il était Dieu ?, Cerf, Paris 1984, p. 48
[3] Benoit XVI, Jésus de Nazareth, tome I, Flammarion, Paris 2007, p. 213
[4] François DREYFUS, Jésus savait-il qu'il était Dieu ?, Cerf, Paris 1984, p. 66-67>
[5] Benoît XVI, Jésus de Nazareth, tome I, Flammarion, Paris 2007, p. 215
Synthèse F. Breynaert