[En Jésus est révélée la vérité sur la création]
Le Rédempteur du monde! En Lui s'est révélée, d'une manière nouvelle et plus admirable, la vérité fondamentale sur la création que le livre de la Genèse atteste quand il répète à plusieurs reprises: «Dieu vit que cela était bon».
Le bien prend sa source dans la sagesse et dans l'amour. En Jésus-Christ, le monde visible, créé par Dieu pour l'homme - ce monde qui, lorsque le péché y est entré, a été soumis à la caducité -, retrouve de nouveau son lien originaire avec la source divine de la sagesse et de l'amour.
En effet, «Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique». De même que dans l'homme-Adam ce lien avait été brisé, dans l'Homme-Christ il a été de nouveau renoué.
[La création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu]
Peut-être ne sommes-nous pas convaincus, nous, hommes du vingtième siècle, par les paroles de l'Apôtre des nations, prononcées avec une éloquence entraînante, sur «la création (qui) gémit dans les douleurs de l'enfantement jusqu'à maintenant» et qui «attend avec impatience la révélation des fils de Dieu», sur la création qui «a été soumise à la caducité»? (Rm 8, 19-22)
Le progrès immense, jusqu'ici inconnu, qui s'est manifesté particulièrement au cours de notre siècle, dans le domaine de la mainmise de l'homme sur le monde, ne révèle-t-il pas lui-même, et à un degré jamais connu, cette soumission multiforme «à la caducité»?
Il suffit de rappeler ici quelques faits, tels que la menace de la pollution de l'environnement naturel dans les lieux d'industrialisation rapide, ou les conflits armés qui éclatent et se répètent continuellement, ou encore la perspective de l'autodestruction par l'usage des armes atomiques à l'hydrogène, aux neutrons et d'autres semblables, le manque de respect pour les enfants dans le sein de leur mère.
Le monde de l'époque nouvelle, le monde des vols cosmiques, le monde des conquêtes scientifiques et techniques jamais atteintes jusqu'ici n'est-il pas en même temps le monde qui «gémit dans les douleurs de l'enfantement» et qui «attend avec impatience la révélation des fils de Dieu» ?
[Le Christ manifeste pleinement l'homme à lui-même]
Le Concile Vatican II, dans son analyse pénétrante du «monde contemporain», a atteint ce point qui est le plus important du monde visible, à savoir l'homme, en descendant, comme le Christ, au plus profond des consciences humaines, en parvenant jusqu'au mystère intérieur de l'homme qui s'exprime, dans le langage biblique et même non biblique, par le mot «cœur».
Le Christ, Rédempteur du monde, est celui qui a pénétré, d'une manière unique et absolument singulière, dans le mystère de l'homme, et qui est entré dans son «cœur».
C'est donc à juste titre que le Concile Vatican II enseigne ceci: «En réalité, le mystère de l'homme ne s'éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné. Adam, en effet, le premier homme, était la figure de celui qui devait venir (cf. Rm 5, 14), le Christ Seigneur. Nouvel Adam, le Christ, dans la révélation même du mystère du Père et de son amour, manifeste pleinement l'homme à lui-même et lui découvre la sublimité de sa vocation».
Et encore: "Image du Dieu invisible" (Col 1, 15) il est l'Homme parfait qui a restauré dans la descendance d'Adam la ressemblance divine, altérée dès le premier péché.
Parce qu'en lui la nature humaine a été assumée, non absorbée, par le fait même cette nature a été élevée en nous aussi à une dignité sans égale.
Car, par son Incarnation, le Fils de Dieu s'est en quelque sorte uni lui-même à tout homme. Il a travaillé avec des mains d'homme, il a pensé avec une intelligence d'homme, il a agi avec une volonté d'homme, il a aimé avec un cœur d'homme.
Né de la Vierge Marie, il est vraiment devenu l'un de nous, en tout semblable à nous, hormis le péché». Il est le Rédempteur de l'homme!
ifglossaire_list%5Bglossaire%5D=295&tx_ifglossaire_list%5Baction%5D=details&tx_ifglossaire_list%5Bcontroller%5D=Glossaire" title="Disciple puis apôtre du Seigneur Jésus, il est témoin de sa transfigurat..." class="definition_texte">Jean Paul II, Lettre encyclique Redemptor hominis, § 8